En soutien aux manifestations propalestiniennes, des académiciens belges laisseront les étudiants tricher aux examens
Après les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France, le mouvement de soutien universitaire à la cause propalestinienne touche désormais les campus de Belgique. Afin d’apporter leur soutien aux étudiants qui protestent contre la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, des universitaires affirment qu’ils ne dénonceront pas les étudiants pris en flagrant délit de triche lors des examens qui commencent lundi, comme le relaie La Libre Belgique.
Les deux signataires du texte transmis à nos confrères, la chercheuse Kenza Amara Hammou et le doctorant Jouke Huijzer, expliquent qu’ils se «déplaceront dans les amphithéâtres et les salles d'examen en portant des pin's, des autocollants ou des keffiehs» et que 20 autres futurs surveillants auraient déjà rejoint leur démarche et signé leur document.
Dans leur argumentaire pour justifier leur prochaine action, les protestataires regrettent les liens entretenus par les universités belges «avec les institutions israéliennes malgré les violations des droits de l'homme, les crimes de guerre et les violations du droit international par le régime israélien» et l’absence de position claire «en faveur de la situation palestinienne».
«La tricherie n'aura aucune conséquence en ce qui nous concerne»
«Tant que nos recteurs continueront à ignorer les violations du droit international par les institutions israéliennes, nous ferons de même lorsque les étudiants enfreindront les règles, poursuivent les doctorants des universités. Cela ne signifie pas que nous approuvons la tricherie, mais elle n'aura aucune conséquence en ce qui nous concerne.»
Plusieurs établissements ont été bloqués en Belgique, notamment l'Université de Gand où la police est déjà intervenue pour évacuer le campus à la demande du recteur. À Liège, près de 300 personnes se réunissent à chaque rassemblement. Mais cette déclaration constitue le premier acte de «grève de la surveillance» outre-Quiévrain. Les autorités académiques n’ont pas réagi concernant d’éventuelles sanctions contre ces universitaires ou les potentiels tricheurs pris sur le fait lors des prochaines sessions d'examens.
Plusieurs campus bloqués en France
En écho à la mobilisation sur des campus américains, plusieurs actions ont lieu depuis quelques semaines en France, principalement autour des sites de Sciences Po. Cette mobilisation enflamme le débat politique en pleine campagne des européennes et a entraîné à plusieurs reprises l'intervention des forces de l'ordre, notamment à Sciences Po Paris, à la Sorbonne. Ce dimanche soir, la police évacuait également des militants propalestiniens qui occupaient des locaux à Paris de la prestigieuse École normale supérieure (ENS). Et la semaine passée, les forces de l'ordre étaient intervenues dans des locaux de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour mettre fin à une occupation similaire.