En regardant leur facture, la grande majorité des propriétaires français avaient constaté que la taxe foncière avait augmenté en 2024. Ce mardi, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) révèle dans un rapport combien ces hausses ont rapporté aux caisses des collectivités territoriales. L’année dernière, les recettes de cet impôt local sur les propriétés bâties et non bâties ont atteint 55,3 milliards d’euros (frais de gestion compris), contre 53,3 milliards d’euros en 2023. La taxe foncière s’est accrue en 2024 dans « la quasi-totalité des collectivités locales », souligne le document.
Cette hausse s’explique majoritairement par l’indexation sur l’inflation de cet impôt. En effet, la taxe foncière a la particularité d’augmenter « automatiquement ». Depuis 2018, la règle veut que les bases locatives – qui servent à calculer la variation de la taxe au niveau national – suivent l’inflation enregistrée d’une année sur l’autre, entre novembre et novembre. Pour 2024, cela s’est traduit par une hausse de 3,9 % sur la facture des propriétaires.
En 2025, grâce à la fin de la crise de l’inflation, cette revalorisation sera limitée à 1,7 %. « L’évolution des bases, en volume et en valeur, explique donc 83 % de la hausse du produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) en 2024. Le reste, soit 0,7 point d’augmentation des montants versés, est dû à la hausse des taux d’imposition », analysent les experts de la DGFIP. Les augmentations locales, décidées par les collectivités (notamment les communes), ont en effet été mesurées l’an dernier comme à chaque fin de cycle électoral, quand les municipales approchent. Pour les mêmes raisons, elles devraient être modérées cette année également.
Grand Paris et Aix-Marseille
L’an dernier, ce sont les 31 millions de particuliers propriétaires qui ont été les plus ponctionnés : ils ont versé 33,8 milliards d’euros de taxe foncière sur les propriétés bâties, composante principale de la taxe foncière. « Avec un impôt de 1082 € en moyenne, leur contribution représente 63 % de la TFPB en 2024 », détaille le rapport. Les 311.000 entreprises ont quant à elles payé en moyenne 24.428 euros. Les particuliers ont ainsi davantage souffert des hausses qui ont pris effet l’année dernière, avec une augmentation moyenne de 5,7 % sur un an de leur facture, contre 4,3 % pour les entreprises.
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La raison est simple : la TFPB a augmenté plus fortement pour les habitations (à savoir le type de bien que détiennent en majorité les particuliers) que pour les locaux commerciaux (qui appartiennent plus généralement à des entreprises). Cette dernière a enregistré une hausse de « seulement » 3,3 % en 2024, alors que, sur les locaux d’habitation, l’augmentation atteint 5,9 %, « dont 6 % d’augmentation pour les appartements, 5,8 % pour les maisons et 7,2 % pour leurs dépendances », précise le document.
La taxe foncière reste néanmoins plus élevée en moyenne pour les maisons (1072 euros) que pour les appartements (851 euros). Cela s’explique par le fait que la surface du bien est une variable importante du calcul de la taxe foncière. Pour les locaux d’habitation en France, la taxe foncière est en moyenne de 12,50 euros par mètre carré. Les intercommunalités qui se distinguent par une forte taxe foncière au mètre carré se situent en Île-de-France, sur la Côte d’Azur et en Martinique. Dans la Métropole du Grand Paris, par exemple, elle atteint les 20 euros en moyenne et elle s’élève à 17,50 euros pour Aix-Marseille-Provence.