Politique, végétarien et électrisant... Le Paléo Festival lance sa 48e édition à Nyon

Mardi 22 juillet, le canton de Vaud en Suisse a sorti son plus bel apparat pour l’ouverture de la 48e édition du Paléo Festival : un ciel bleu sans nuage, une température idéale de 25 °C et une foule compacte de festivaliers suisses et français venus en nombre dès 16 h. Scènes musicales, déclarations politiques et surprises gastronomiques, cette première soirée n’a laissé personne indifférent.

Sur la plaine de l’Asse, le ballet des passants commence tôt. Dès l’ouverture des portes, les fidèles du Paléo prennent possession des lieux, certains pour s’assurer une bonne place face à la grande scène, d’autres pour retrouver les plaisirs habituels des stands de boissons et de nourritures de toutes les origines dans le « village du monde ». Mais une question revient sans cesse sur les lèvres : « Vous ne faites plus de sandwich au magret de canard ? ». La réponse tombe, implacable : « Non, décision des organisateurs. » « Ce n’est pas possible », rétorque une festivalière. L’incontournable sandwich du festival depuis 30 ans, vendu auparavant sur le stand Palais Ô Magret, a été remplacé par une nouvelle offre végétarienne. Qu’importe, le public ne vient pas au Paléo que pour l’assiette, la musique reste l’élément essentiel.

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Macklemore, star engagée et drapeaux flottants

C’est sans conteste Macklemore qui a marqué les esprits : musicalement, scéniquement, politiquement. Pour sa première venue à Paléo, et sa deuxième apparition en Suisse romande seulement (après l’Arena de Genève en 2016), le rappeur de Seattle a livré bien plus qu’un concert. Déchaîné, sautant dans le public, lançant une battle de danse improvisée au son de Glorious, il enflamme la foule.

Très vite, le festival bascule dans un discours engagé. Le public ne s’y trompe pas. Certains brandissent des drapeaux palestiniens, et Macklemore ne les ignore pas, bien au contraire. « Je veux remercier toutes les personnes qui ont ramené un drapeau », lance-t-il. Tout au long de son show, le rappeur scande à plusieurs reprises « Free, free Palestine », suivi des acclamations du public. Au milieu de sa prestation, il s’adresse à la foule : « Des bébés meurent par manque de nourriture. Ces enfants méritent la dignité comme tous les êtres humains sur cette planète. Nous pouvons tous vivre en paix. » À la fin de son show, l’Américain plonge dans la foule en brandissant le drapeau rouge, vert et blanc.

Depuis 2020, Macklemore affiche un rap plus engagé, n’hésitant pas à prendre position sur des sujets sensibles, de la défense des droits LGBT à la cause palestinienne. Dans son morceau Hind’s Hall, sorti il y a un an, il scande : « Block the barricade until Palestine is free ». Un message qui est devenu le slogan de certaines manifestations pro-palestinienne.

Justice en clôture, électrisant jusqu’au dernier beat

La soirée s’achève en apothéose avec Justice, qui a littéralement électrisé la plaine de l’Asse. Le duo français a offert un show épileptique, visuellement saisissant, enchaînant ses plus gros tubes - Genesis, D.A.N.C.E., Neverender - dans un déluge de lumière et de décibels. Avant eux, les vétérans de Simple Minds avaient fait vibrer le public sur la scène Véga avec leurs classiques intemporels, de Don’t You (Forget About Me) à Alive and Kicking, offrant un moment de nostalgie rock avant le grand final électro. Une transition générationnelle parfaitement orchestrée, du culte à la claque visuelle.