« Le sens du plan Périclès est d’opérer une révolution conservatrice pour servir des intérêts financiers » : le sociologue Théo Bourgeron décrypte les visées de Pierre-Édouard Stérin et de la « finance autoritaire »

Dans La Finance autoritaire, le livre qu’il a coécrit avec Marlène Benquet en 20211, Théo Bourgeron démontrait, à rebours des récits sur une insurrection des classes populaires, la mobilisation bien plus déterminante des patrons des hedge funds et des fonds de capital-investissement dans la victoire du Brexit au Royaume-Uni. Un travail qu’il poursuit désormais en France, où des secteurs économiques puissants cherchent, de toute évidence mais encore largement sous les radars, à bâtir un nouveau régime politique, à la fois libertarien, réactionnaire et autoritaire.

Il y a eu le Brexit, mais aussi Trump, Bolsonaro, Milei, Orban et d’autres… En France, Pierre-Édouard Stérin, à la tête du fonds d’investissement Otium Capital, est-il, avec son plan Périclès visant à faire gagner une union des droites extrêmes, l’un des noms d’un mouvement plus large ?

Théo Bourgeron

sociologue, chercheur à l’université d’Édimbourg (Royaume-Uni)

Pierre-Édouard Stérin participe à ce qu’Aurélien Mondon et Aaron Winter appellent la « mainstreamisation des politiques réactionnaires », à savoir tout le travail d’organisation et de promotion de l’extrême droite par des acteurs économiques, médiatiques et politiques dans nos sociétés démocratiques.

Les enquêtes journalistiques permettent aujourd’hui de...