Exposition au Grand Palais, conférences, livre, hors-série... «Le Figaro» s’apprête à célébrer 200 ans de journalisme

C’est l’histoire folle d’un hebdomadaire satirique né sous le règne de Charles X devenu, deux siècles plus tard, l’un des plus grands quotidiens français. Le Figaro, fondé le 15 janvier 1826, fêtera dans quelques mois ses 200 ans. À cette occasion, le journal investira pendant trois jours la nef du Grand Palais à Paris, du 14 au 16 janvier 2026.

«L’anniversaire que nous nous apprêtons à célébrer est exceptionnel et méritait un dispositif exceptionnel, sur lequel nous avons travaillé pendant un an et demi, déclare Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro. Alors que la majorité des journaux nés au 19e siècle n’existent plus aujourd’hui, Le Figaro a cette particularité unique d’avoir su traverser les siècles, tout en restant fidèle à ses valeurs».

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Une conférence de rédaction délocalisée au Grand Palais

Une exposition immersive, conçue par les commissaires Claire Bondiau, professeur des universités à Sorbonne Paris-Nord, spécialiste de l’histoire des médias et auteur de trois livres de référence sur le Figaro, et Guillaume Perrault, rédacteur en chef Histoire au Figaro, sera proposée gratuitement au public sur inscription. Plus de 300 documents - une, illustration, photo d’époque - tapisseront les murs du Grand Palais, accompagnés de huit alcôves thématiques retraçant les temps forts de l’histoire du journal. Le manuscrit original du Mariage de Figaro, rédigé de la main de Beaumarchais, prêté par la Bibliothèque de France, y côtoiera les textes des grands auteurs (Proust, Mauriac, Jean d’Ormesson...) ayant publié dans le Figaro. Le célèbre portrait de l’auteur de la Recherche par Jacques-Emile Blanche, prêté pour l’occasion par le musée d’Orsay, sera lui aussi exposé sous la nef.

Des temps de débats et de conférences, ouverts à tous, rythmeront ces trois journées. À cette occasion, plusieurs intervenants prestigieux tels que Franz-Olivier Giesbert, Alain Finkielkraut, Sylvain Tesson ou Giuliano da Empoli seront amenés à prendre la parole. Certaines de ces tables rondes seront diffusées en direct par les équipes du Figaro TV, qui se déplaceront au Grand Palais pour l’occasion. Le jeudi 15 janvier, journée dédiée aux jeunes publics, les visiteurs auront la possibilité d’assister au fameux «Comité de 10h», la réunion quotidienne de la rédaction. Les festivités se poursuivront après la tombée de la nuit puisque Fabrice Luchini proposera une lecture des grands auteurs ayant croisé la route du Figaro lors de trois soirées accessibles sur invitation.

Un beau livre et un documentaire

En kiosque aussi, le bicentenaire sera célébré. Dès le 10 octobre, le quotidien retracera l’histoire du titre chaque vendredi et trois dossiers thématiques, portant sur la révolution industrielle, l’art de vivre et les transports, seront proposés aux lecteurs jusqu’en décembre, sur le print comme sur le site du Figaro. Le 13 janvier, juste avant le coup d’envoi des festivités au Grand Palais, un cahier spécial sera intégré au journal.

L’anniversaire fera aussi l’objet d’un numéro collector du Madame Figaro le 12 décembre, et un autre du Figaro Magazine le 9 janvier. «Cette célébration est celle des Figaro au pluriel, souligne Marc Feuillée. Toutes nos publications relaieront l’évènement, de même que l’ensemble de nos comptes sur les réseaux sociaux». «Il s’agit d’un grand moment de cohésion pour tous les collaborateurs du journal et du groupe du groupe Figaro», abonde Alexis Brezet.

Ce dispositif éditorial sera prolongé par la parution, le 15 novembre, d’un beau livre sur l’histoire du journal intitulé «Le Figaro, 200 ans de liberté», aux Éditions de La Martinière. C’est Étienne de Montety, écrivain et directeur du Figaro littéraire depuis 2006, qui signe ce récit de 400 pages dans lequel le destin du journal et celui du pays s’entrecroisent. L’ouvrage met en lumière les destins singuliers des grands journalistes et patrons du titre, à l’instar d’Hippolyte de Villemessant, qui a sauvé le Figaro de la faillite en 1856, de Gaston Calmette, Pierre Brisson, ou, plus récemment, de Jean d’Ormesson et Raymond Aron. Ces grands noms sont aussi au cœur du documentaire sur l’histoire du titre réalisé par Jean-Louis Remilleux et coproduit par France TV, diffusé sur Le Figaro TV et France TV en janvier.

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Une audience toujours plus large

L’organisation de cet évènement aura un coût de 3 millions d’euros net. «Il s’agit de la plus importante opération de communication du groupe depuis 20 ans. Nous voulions marquer le coup», commente Marc Feuillée. Si, comme pour tout anniversaire, les regards seront tournés vers le passé, la célébration évoquera aussi le présent du titre, plus que jamais enraciné dans le paysage de la presse tricolore. Cette année, la diffusion payée quotidienne du Figaro (papier + abonnements numériques) va passer le cap des 400 000 exemplaires vendus, une première depuis 40 ans. Il occupe aussi la première place du classement ACPM des sites d’informations en septembre, devant Ouest-France et France Info.

«Après tous les soubresauts de l’histoire et toutes les mutations technologiques, Le Figaro est aujourd’hui est plus fort qu’au XIXème siècle, avec une audience plus large, souligne Marc Feuillée. Cette trajectoire est un grand message d’espoir : elle démontre que les grands médias peuvent s’adapter en innovant sans cesse, sans se renier». «Ce bicentenaire met en avant un passé qui nous honore et qui nous oblige aussi pour le futur, abonde Alexis Brézet, directeur de la rédaction. Le lien entre la feuille hebdomadaire parue en 1856 et la grande plateforme multimédia que Le Figaro est devenu, c’est la culture de la liberté».