Le 21 mars 2008, dans le bassin de Tongelreep (Eindhoven, Pays-Bas), Alain Bernard exulte. Malgré une saison en dents de scie et une préparation tardive due à une luxation de l’épaule, le nageur français vient de battre le record du monde du 100 mètres nage libre en demi-finale des championnats d’Europe.
47”60, contre les 47”84 jusqu’alors établies par le Néerlandais Pieter van den Hoogenband. Honnêtement, je pense qu’il y a eu entre trois et quatre secondes de flottement, le temps de reprendre ses esprits , confie le natif d’Aubagne à la presse, encore sous le choc de cette victoire inattendue. Le lendemain, rebelote: en finale du 100 mètres, Alain Bernard s’offre un nouveau record du monde en 47 secondes et 50 centièmes. À 24 ans, le voilà sacré nageur le plus rapide de l’histoire. Voir nager un grand Bernard, c’est suivre à fleur d’eau la masse inexorablement invincible du grand blanc des Dents de la mer , s’extasie-t-on dans les colonnes du Figaro.
Mais très vite, l’ombre du doute plane…