"Si les Etats-Unis augmentent des tarifs, nous augmenterons aussi" : à Davos, les grands patrons français réagissent aux annonces économiques de Donald Trump

Au Forum économique mondial qui a ouvert ses portes, lundi 20 janvier, à Davos, en Suisse, l'investiture du 47e président des Etats-Unis occupe évidemment les esprits et les conversations. Les patrons sont partagés entre inquiétude concernant la hausse des droits de douane à venir et optimisme concernant les possibilités offertes par ce nouveau mandat.

Juste avant le concert d’ouverture du Forum Economique mondial, certains dirigeants regardent discrètement le discours d’investiture de Donald Trump sur leur téléphone portable. Le 47e président des Etats-Unis annonce d’emblée la couleur : il augmentera les droits de douane sur les produits qui entrent sur le territoire américain.

"La peur ne fait pas avancer"

Ce qui fait réagir l’homme d’affaires Pascal Cagny. Ancien patron d’Apple en Europe, il est aujourd’hui à la tête de Business France, organisme public qui accompagne les entreprises tricolores à l’international. Et forcément, il est inquiet : "On savait que ça allait être rock’n’roll, qu'il y allait avoir beaucoup d'incertitudes, bah voilà, on est servis ! Donc oui, je pense déjà à la fédération française des vins et spiritueux. Il y a toutes les raisons d'être inquiets mais on ne va pas rester sans rien faire. S'ils augmentent des tarifs, nous augmenterons des tarifs, c'est écrit dans les tables du commerce international."

"Au-delà du discours, il faut le mettre en pratique, on n'a pas encore le détail de cela, donc laissons faire les choses."

Pascal Cagny, patron de Business France

à franceinfo

Patron "monde" d’Adecco, entreprise spécialisée dans l’intérim, Christophe Catoir, lui, considère que les Français et les Européens ne doivent pas céder à la sinistrose et plutôt s’inspirer de l’optimisme américain : "Malheureusement, la peur ne fait pas avancer. Les entreprises qui gagnent sont les entreprises qui entreprennent, qui prennent quelques risques. L'état d'esprit que l'on doit avoir, c'est vraiment de pousser dans une direction qui est d'entreprendre et d'attendre les vraies décisions rationnelles avant d'avoir peur."

Pas moins de cinq membres du gouvernement français ont fait le déplacement à Davos. Le ministre délégué au commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, participera d'ailleurs à une table ronde au titre évocateur : "Droit de douane : accord ou dispute ?".