Court séjour en prison réellement effectué, limiter les aménagements de peine... La réforme voulue par Matignon secoue le monde judiciaire

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La réforme Belloubet, en 2020, n'aura non seulement pas empêché la surpopulation carcérale mais elle aura donné aux Français un sentiment d'impunité. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

DÉCRYPTAGE - Devant nécessairement passer par la loi, ce projet pourrait être vidé de sa substance par les parlementaires ou au contraire changer la face de la justice.

Changement de cap, de doxa et, qui sait, s’il en a réellement le temps et la maîtrise législative, de « paradigme », pour dire un mot à la mode politique. Le meurtre de Philippine était dans tous les esprits, s’il avait fallu, hier, donner chair au propos de Michel Barnier qui a annoncé vouloir renverser la table pénale. Son ambition : rendre la sanction effective en imposant « des peines de prison courtes  et immédiatement exécutées pour certains délits » et en « limitant les possibilités de réduction ou d’aménagement de peines »

Sans doute l’annonce la plus disruptive et sérieuse parmi ses intentions, car elle romprait avec quarante ans de cette pensée qui a conduit à faire de la prison l’exception et l’aménagement de peine la règle. Quitte à perdre les Français et les délinquants eux-mêmes dans le maquis des peines « auquel personne n’y comprend plus rien », reconnaît un grand magistrat de la région parisienne.

Toute la question est de savoir jusqu’où ira réellement la réforme du premier ministre, qui exige de passer par la loi. Pour l’instant, le garde des Sceaux n’a pas pipé mot. Tout juste se contente-t-on d’affirmer dans son entourage que « Didier Migaud n’a rien contre la fermeté » mais « que cela demandera des moyens et que l’on en est encore aux analyses juridiques ».

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