États-Unis : un militant étudiant palestinien arrêté en pleine démarche de naturalisation
Un participant à la mobilisation étudiante pour les Palestiniens aux États-Unis a été arrêté ce lundi par des agents de l'immigration dans un bureau où il était venu passer un entretien en vue de sa naturalisation, a-t-on appris de sources concordantes. Mohsen Mahdawi, né dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée par Israël, est titulaire d'une «carte verte» de résident permanent aux États-Unis depuis 2015, ont précisé ses avocats dans des documents judiciaires.
Il est également le cofondateur d'un groupe d'étudiants palestiniens à l'université de Columbia, à New York, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation étudiante pro-palestinienne aux États-Unis, que l'administration Trump tente d'expulser depuis son arrestation le 8 mars, selon les mêmes sources. «Aujourd'hui, Mohsen Mahdawi, de White River Junction, dans le Vermont, est entré dans un bureau de l'immigration pour ce qui était censé être la dernière étape de son processus de naturalisation», soulignent dans un communiqué trois élus américains de cet État du nord-est du pays, dont le sénateur de gauche Bernie Sanders.
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Une «violation du Premier amendement»
«Au lieu de quoi, il a été arrêté et emmené menotté par des individus armés, en civil et le visage masqué», s'indignent-ils, dénonçant une situation «immorale, inhumaine et illégale» et appelant à la libération immédiate de Mohsen Mahdawi. Sur une vidéo tournée par un de ses amis, on voit le jeune homme, menotté, faire le V de la victoire tandis que des agents dissimulant leur visage, dont un portant une veste siglée du ministère de la Sécurité intérieure, le mènent vers un véhicule. Les services du ministère de la Sécurité intérieure cherchent à l'expulser en vertu de l'invocation par le secrétaire d'État américain Marco Rubio des «intérêts diplomatiques des États-Unis», déjà utilisée dans la procédure contre Mahmoud Khalil, précisent les avocats de Mohsen Mahdawi.
«Le seul fondement de la détention de M. Mahdawi est de le punir pour son expression et censurer toute expression similaire» en faveur des Palestiniens, accusent-ils, dénonçant une «violation du Premier amendement» de la Constitution américaine, qui garantit la liberté de la presse et d'expression. Un juge fédéral du Vermont leur a donné en partie gain de cause, décidant que leur client ne pourrait être expulsé du territoire américain ni conduit hors de l'État jusqu'à nouvel ordre.