Après avoir claqué la porte de négociations avec le ministère de la Santé jeudi, deux fédérations du secteur appellent à manifester contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire.
Passer la publicité Passer la publicitéLa colère monte chez les taxis. Frontalement opposés aux VTC ainsi qu’à une révision des conditions de prise en charge des transports sanitaires par le gouvernement, ces professionnels, qui avaient enterré la hache de guerre en prévision de discussions, l’ont déterrée ce vendredi 6 juin. Au lendemain d’une réunion infructueuse de négociation la veille au ministère de la Santé, la fédération nationale des taxis (FNDT) ainsi que la fédération nationale des artisans et taxis (FNAT) ont haussé le ton, et appelé à de nouvelles mobilisations pour faire pression sur l’exécutif.
Concrètement, l’organisation appelle tous les taxis à bloquer le ministère de l’Économie et des Finances, dans le 12e arrondissement de Paris, «à partir du 11 juin, avec une possibilité de stationner dès le 10 juin aux alentours de 15 heures, jusqu’au 12 juin», explique au Figaro Dominique Buisson, secrétaire fédéral de la FNDT. Les véhicules doivent aussi bloquer les aéroports «le même jour» dès 6 heures du matin. Les taxis prévoient aussi de se mobiliser devant les gares parisiennes, une piste qui reste «encore à l’étude», précise le président national de la FNAT Bernard Crebassa. La date n’est pas choisie au hasard : le 11 juin, un nouveau point d’étape est fixé afin de travailler sur le transport sanitaire.
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Des échanges qui n’ont pas abouti jusqu’ici
Des réunions ont eu lieu depuis fin mai afin de travailler avec le gouvernement sur ce dossier épineux. «On considère que la copie du gouvernement est un zéro pointé, tranche Dominique Buisson. Puisqu’on veut mettre 60.000 taxis sur la paille, l’idée est de bloquer la France», met en garde le secrétaire fédéral.
Les revendications des professionnels portent sur deux points. D’abord, la nouvelle convention sur les transports sanitaires : le gouvernement entend supprimer le remboursement systématique des retours à vide et encourager le transport partagé. L’objectif est de diminuer les montants des dépenses de transport sanitaire, qui ont bondi de 45% depuis 2019 et atteignent 6,74 milliards d’euros en 2024, selon la Cnam. Le 24 mai, après une semaine de mobilisation, le premier ministre François Bayrou avait accepté de «retravailler le détail» de la nouvelle convention, avant d’annoncer, trois jours plus tard, qu’elle s’appliquerait dès octobre. Des réunions se poursuivent, depuis : Yannick Neuder, le ministre de la santé, a ainsi annoncé des échanges dans les départements entre les préfets et les dirigeants des Caisses primaires d’assurances maladie.
Parallèlement, les taxis demandent au gouvernement un travail sur le respect des règles par les plateformes de VTC, leurs concurrents directs. La colère des professionnels demeure donc, mais la fronde se déplace du boulevard Raspail, où les grévistes étaient rassemblés depuis plusieurs semaines, à Bercy et aux gares et aéroports parisiens.