9 % se brossent les dents sans dentifrice, 15 % nettoient leur maison sans détergent… Faute de moyens près d’un Français sur deux est privé de certains produits d’hygiène

Alors que le revenu annuel des ultrariches a augmenté de plus de 119 %, entre 2003 et 2022 en France, les politiques publiques menées, notamment durant les sept ans de macronie, n’ont cessé de protéger les plus riches. En parallèle, l’austérité continue de s’attaquer aux droits et ressources des plus pauvres.

Et l’une des conséquences concrètes est l’augmentation de la précarité hygiénique, soit l’impossibilité de s’acheter suffisamment de produits d’hygiène. C’est ce que pointe, ce lundi 7 avril, un sondage Ifop mené pour l’association Dons solidaires dont le quotidien Le Parisien se fait l’écho. Il s’agit du baromètre « Hygiène et précarité en France en 2025 », une enquête menée auprès de 4 003 répondants représentatifs de la population française âgée de plus de 18 ans, selon des données récoltées durant l’année 2024.

Un Français sur deux déclare réduit sa consommation d’articles d’hygiène

Près d’un Français sur deux y déclare réduire sa consommation d’articles d’hygiène pour des raisons financières. Cela représente 47 % des ménages. Un chiffre en dangereuse augmentation, alors qu’il était de 34 % en 2023. Dans le détail, selon ce baromètre, 9 % des sondés se brossent les dents sans dentifrice, 15 % nettoient leur maison sans produit d’entretien, et que 17 % d’entre eux ont déjà dû arbitrer entre articles d’hygiène et nourriture.

Le quotidien rend compte du fait que le maquillage et les soins de coloration sont les grands perdants de ces choix imposés, mais que les Français renoncent aussi aux déodorants, shampoing, savon, lessive… Résultat : les personnes concernées doivent adopter des stratégies de contournement. Ainsi, le papier toilette est rationné, les douches sont espacées.

Faits inquiétants également, les bébés sont changés moins souvent faut de quantité de couches suffisantes, ou les serviettes hygiéniques sont remplacées par un substitut de fortune, comme de l’essuie-tout, des mouchoirs, voire des gants de toilettes ou bien des chaussettes… Autant de pratiques qui ont de réelles conséquences sur la santé. Ainsi, des irritations ou des infections urinaires peuvent être causées par le fait de ne pas changer assez régulièrement les couches.

La loi Descrozaille, votée en mars 2024 prévoyait l’interdiction des « méga promotions » sur les produits d’hygiène, les limitant à -34 %. Les députés devraient décider, mardi 8 avril, de la durée de la prolongation de ce dispositif.