Ce matin-là, elle a eu «l’impression de porter l’étoile jaune». Yaël*, 31 ans, est encore sous le choc de la sentence de sa coiffeuse, le 9 novembre dernier, à Gagny, en Seine-Saint-Denis: «Tu es juive, donc je ne te coifferai pas.» Vexations, discriminations, voire agressions… Pour certains Français portant un patronyme juif «identifiable», les craintes, qui «ne datent pas d’hier», ont pris une tout autre ampleur depuis l’attaque du Hamas en Israël.
Beaucoup ont modifié leur nom sur leurs applis de livraisons ou de VTC, d’autres l’ont même retiré de leur boîte aux lettres. «Quand on s’appelle Lévy ou Cohen, en ce moment, il vaut mieux prendre un pseudo…», soupire une mère de famille, qui a inscrit des initiales sur son interphone. «Retirer la mezouzah de la porte, cacher les kippas sous les casquettes, effacer les noms juifs sur les boîtes aux lettres ou les applications mobiles pourrait nous conduire à un grand effacement», déplore, dans une récente interview au Figaro, le président du…