Jeux paralympiques : «Je pourrais perdre les eaux sur le podium», une archère britannique enceinte de sept mois vise une médaille

Avant d’assister à la naissance de son deuxième enfant, la para-athlète Jodie Grinham espère faire aussi bien qu’à Rio de Janeiro en 2016. Médaillée d’argent en para tir à l’arc par équipes mixtes en arc à poulies avec John Stubbs, la native du pays de Galles sera l’une des nombreuses chances de podium pour la Grande-Bretagne. À 31 ans, elle ne sera pas seule à Paris puisqu’elle porte un enfant de 7 mois. «J'aurai accompli quelque chose que personne d'autre ne peut dire qu'il a fait. J'aurai participé aux Jeux paralympiques à sept mois de grossesse et j'aurai pu concourir», s’est-elle félicitée auprès de The Athletic.

La compétition est ouverte aux personnes ayant un handicap au niveau des membres supérieurs ou inférieurs. Ce qui est le cas de la Britannique, qui a une brachysyndactylie, soit une maladie congénitale entraînant une malformation à la main droite où elle n’a pas de doigt et la moitié d’un pouce. «Mes bras sont de longueurs différentes, mon épaule n'est pas développée, mon côté gauche se prolonge jusqu'à mon tronc gauche et ma hanche gauche», développe la Galloise qui attend un deuxième enfant après la naissance de son fils en octobre 2022 et la perte tragique d’un enfant en début d’année.

«Je voulais une famille et une carrière»

«J'étais consciente que je n'arriverais peut-être même pas à ces Jeux si j'avais les mêmes problèmes que lors de ma dernière grossesse. J'ai décidé que je voulais une famille et une carrière, je veux pouvoir faire les deux», poursuit la médaillée paralympique, qui n’a pas participé à ceux de Tokyo. Et elle ne compte pas s’arrêter après 2024. 

«J'ai le luxe de pouvoir participer aux Jeux olympiques de Los Angeles (2028) et de Brisbane (2032). Je n'aurai peut-être plus jamais l'occasion d'avoir un bébé, raconte Jodie Grinham. Je ne vais pas regretter un seul coup de pied ou une seule mauvaise flèche. Je vais être là et être la maman athlète heureuse que je mérite de devenir», espère la para-archère. Un objectif qui commencera le 2 septembre avec la compétition de para tir à l’arc par équipes mixtes. 

Et elle n’a pas écarté la possibilité d’accueillir son deuxième enfant au cours de la quinzaine paralympique. «Mon staff a plaisanté à plusieurs reprises sur le fait que je pourrais perdre les eaux sur le podium», dit-elle avec le sourire. Bénéficiaire du programme pour les grossesses mis en place par son comité, elle a déjà réfléchi à la possibilité de voir naître son enfant à Paris. Un heureux événement qui serait une première.