Pour la troisième nuit consécutive, l'inde et le Pakistan échangent des coups de feu à la frontière

Les forces de sécurité indiennes et pakistanaises ont à nouveau échangé des coups de feu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril. Ces tirs d'armes légères "non provoqués" venus du Pakistan ont visé des positions indiennes dans les secteurs de Tutmari Gali et Rampur, a rapporté l'armée indienne.

"Nos troupes ont riposté avec les armes légères appropriées", a détaillé la même source, sans faire état de victimes.

L'armée indienne a fait état d'incidents similaires à la frontière lors des deux nuits précédentes.

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Dans ce climat de poudrière, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à la "retenue maximale" les deux pays, qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur partition meurtrière en 1947.

De nombreux experts craignent une riposte militaire de New Delhi, alors que les opinions publiques des deux pays sont chauffées à blanc. En 2019 déjà, après une attaque meurtrière contre ses soldats, l'Inde avait mené un raid aérien sur le sol du Pakistan, qui avait riposté.

Le Cachemire a été partagé entre l'Inde et le Pakistan à leur indépendance en 1947. Mais les deux rivaux continuent depuis à réclamer la souveraineté de l'ensemble du territoire himalayen. Depuis 1989, sa partie indienne est le théâtre d'une rébellion séparatiste. Les combats entre insurgés et les 500 000 soldats indiens déployés sur place ont causé des dizaines de milliers de morts.

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Des relations au plus bas entre New Delhi et Islamabad

Depuis l'attaque mardi d'un groupe armé qui a causé la mort de 26 civils dans la ville de Pahalgam, dans la partie sous administration indienne du territoire contesté, c'est l'escalade entre les deux pays.

Sans attendre de revendication, l'Inde a imputé au Pakistan la responsabilité de cette attaque, la plus meurtrière visant des civils commise dans la région à majorité musulmane depuis 2000.

Le Pakistan a aussitôt démenti toute implication. Son Premier ministre Shehbaz Sharif a encore jugé samedi "infondées" les accusations indiennes, et réclamé une "enquête neutre" sur les événements.

La Ligne de contrôle (LoC), frontière de facto entre les deux voisins, concentre toutes les inquiétudes.

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Le ministère de l'Intérieur a désormais confié toutes les investigations à la police fédérale indienne, l'Agence nationale d'investigation (NIA).

"Tous les témoins sont interrogés dans les moindres détails pour reconstituer les événements qui ont conduit à l'une des pires attaques qu'ait connu le Cachemire", a assuré la NIA dans une déclaration.

Parallèlement à cette enquête, l'armée indienne a détruit à l'explosif neuf maisons appartenant à des suspects de l'attaque, a rapporté sous couvert d'anonymat à l'AFP un policier.

Dernier en date sur la liste, le logement d'un homme présenté comme Farooq Ahmad Tadwa, dans le district de Kupwara, a été réduit en un tas de débris samedi, a ajouté cette source.

Le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi a promis de traquer les "terroristes" et leurs complices "jusqu'au bout de la terre".

AFP