À partir de 2031, La Joconde disposera d’une salle dédiée de 2 000 m2 au Louvre

1 300 m2 de plus pour présenter La Joconde !  Depuis l’annonce par Emmanuel Macron de grands travaux au Louvre, démarrant en 2026 et aboutissant en 2031, la présidente du Louvre court les médias pour expliquer le sort qu’elle compte réserver au chef-d’œuvre de Léonard de Vinci.

Un concours international d’architectes va être lancé en 2025, avec désignation d’un lauréat début 2026. Objectif, concevoir une nouvelle entrée et des nouveaux espaces creusés sur les sous-sols de la Cour carrée. Selon Le Parisien,  une salle de 2 000 m2 sera entièrement dédiée à la Mona Lisa - les autres tableaux de Vinci, La Vierge aux rochers, La Belle Ferronnière, Saint Jean-Baptiste et Sainte-Anne restant dans la grande galerie des peintures italiennes.

Il faudra régler un tarif spécial pour accéder à l’écrin de La Joconde. Dans Le Figaro,  Rachida Dati avait indiqué la semaine dernière que ce « supplément » ne serait appliqué qu’à la fin des travaux, qui se dérouleront alors que le Louvre reste ouvert.

Une fois vidée, y compris des dizaines de milliers de visiteurs qui l’arpentent tous les jours, la salle des États, où se trouve La Joconde, sera en partie réac crochée. Tout comme la Grande Galerie de peinture italienne. Selon Le Parisien, la présidente du Louvre compte profiter des travaux pour chambouler la présentation des collections du musée. Le pavillon des Sessions devrait changer pour devenir la « galerie des Cinq Continents », faisant dialoguer des pièces occidentales avec le fond extra-occidental, y compris asiatique, absent jusque-là.

Des salles largement remaniées

Situées autour de la Cour carrée, les salles d’antiquités égyptiennes, parmi les plus fréquentées, devraient elles aussi être remaniées, tout comme les salles de peintures françaises. « Au bout de 30 ou 40 ans, il est nécessaire de réviser les accrochages et de revisiter l’histoire de la peinture », explique la présidente, qui laisse entendre qu’elle veut mettre un terme à la présentation par grandes écoles.

Un nouvel espace de 2 000 m2, sous-terrain lui aussi, est prévu pour recevoir les expositions du musée. Pour l’instant, elles se tiennent dans le hall Napoléon, entre la pyramide et la Cour carrée, espace qui devra logiquement être réorganisé. « Le Grand Louvre (de Pei) n’avait pas été conçu pour accueillir une très grande exposition », souligne Laurence des Cars.

La nécessité des colossaux travaux du Louvre a été déclenchée par une obsolescence du palais (fuites d’eau, chaleur infernale l’été sous la pyramide...) et par la surfréquentation du musée. Avec 8,6 millions de visiteurs en 2024, le Louvre est redevenu le musée le plus fréquenté au monde. 75% des visiteurs souhaitant admirer La Joconde, le chemin qui y mène depuis les caisses ressemble parfois à un hall de gare.

Dans un premier temps, Laurence des Cars a réduit la jauge à 30 000 personnes par jour. Le grand projet, porté par le président de la République, devrait marquer une nouvelle étape dans la longue histoire du musée. Il représente un coût de 900 millions d’euros, dont 150 mis sur la table par l’État, sur 15 ans. Le reste devrait être obtenu grâce au fond versé par Abu Dhabi au titre de l’utilisation de la marque Louvre, au mécénat et aux ressources propres. À partir de janvier 2026, un tarif plus élevé pour les visiteurs extra-européens (30 euros au lieu de 22), doit apporter quelque 20 millions d’euros par an. À terme, le Louvre escompte pouvoir accueillir 12 millions de visiteurs par an (plus que le record de fréquentation enregistré en 2018 avec 10, 2 millions d’entrées) et Laurence des Cars caresse déjà l’espoir d’ouvrir au-delà de 18 heures.