Le chef de la diplomatie russe en Iran dans les prochains jours, selon Téhéran

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Iran dans les prochains jours, a annoncé samedi la diplomatie iranienne sans toutefois préciser de date. Cette visite portera «sur l’état des relations bilatérales ainsi que l’évolution de la situation régionale et internationale», a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï dans un communiqué, qui ne précise pas les sujets qui seront discutés.

La dernière visite de Sergueï Lavrov en Iran remonte à octobre 2023. L’Iran et la Russie étaient les deux principaux alliés en Syrie du président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition menée par le groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.

Téhéran et Moscou ont accéléré leur rapprochement depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022 et l’imposition par les pays occidentaux de sanctions économiques à l’encontre de la Russie. L’Iran et la Russie partagent une volonté commune de contrer ce qu’ils présentent comme l’hégémonie américaine dans les transactions internationales dominées par le dollar.

Accord bilatéral

Les annonces de coopération entre l’Iran et la Russie se sont multipliées ces dernières années dans la finance, le commerce des biens de consommation ou l’énergie. Mais les deux pays se retrouvent parfois en concurrence sur certains marchés, comme celui de la pétrochimie. Depuis septembre 2024, les Iraniens, dont le pays est coupé du système bancaire mondial en raison des sanctions internationales, peuvent retirer de l’argent en Russie avec une carte iranienne, à la faveur d’un accord bilatéral.

La Russie est l’un des signataires avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Chine d’un accord international sur le nucléaire avec l’Iran. Le texte prévoyait un allègement des sanctions contre Téhéran et le retour d’investissements occidentaux en Iran en contrepartie d’un contrôle accru des activités nucléaires iraniennes. Les États-Unis de Donald Trump se sont retirés en 2018 de cet accord qu’ils avaient pourtant signés trois ans plus tôt. L’Iran traverse depuis une grave crise économique caractérisée par une inflation galopante et une dépréciation rapide de sa monnaie, le rial, face au dollar.