États-Unis : s'il est élu, Donald Trump veut avoir son mot à dire sur la politique monétaire
L'ancien président américain Donald Trump, candidat du Parti républicain pour l'élection présidentielle du 5 novembre, a jugé jeudi que «le président devrait avoir son mot à dire» sur la politique monétaire américaine, normalement du ressort de la banque centrale (Fed).
«Je pense que le président devrait avoir son mot à dire là-dessus, c'est mon avis profond. Je pense que dans mon cas, moi qui ai fait beaucoup d'argent, j'ai eu beaucoup de réussite, je pense que j'ai un meilleur instinct que, le plus souvent, les gens qui sont à la Fed ou son président», a déclaré Donald Trump lors d'une conférence de presse à Palm Beach (Floride).
Dans la majorité des grandes économies mondiales, la banque centrale décide de la politique monétaire en toute indépendance afin, selon les théories économiques, de la protéger des interférences du pouvoir politique, dont les priorités peuvent différer. Une approche que Donald Trump a regretté à de multiples reprises, ajoutant jeudi que la Fed «se trompe très souvent».
«Soit un peu trop tôt, soit un peu trop tard»
Il en a également profité pour envoyer une pique au président de l'institution, Jerome Powell, estimant que ce dernier «agissait toujours soit un peu trop tôt, soit un peu trop tard». Or les décisions de politique monétaire doivent être prises «le plus souvent à l'intuition», a jugé Donald Trump. La Fed a répété à de multiples reprises qu'elle basait ses décisions sur les données macroéconomiques disponibles.
Donald Trump critique régulièrement Jerome Powell, qu'il avait pourtant choisi pour diriger la Fed lorsqu'il était à la Maison-Blanche. En février dernier, il lui avait ainsi reproché de vouloir baisser les taux en 2024 pour aider les démocrates à gagner l'élection présidentielle. Il avait par ailleurs assuré qu'il ne le nommerait pas de nouveau à la tête de la Fed s'il était élu. Avant cela déjà, lorsqu'il était président, le milliardaire républicain ciblait régulièrement la Fed et Jerome Powell, qui ne baissaient pas suffisamment les taux à son goût.
Il avait alors rompu avec la tradition de respect, de distance et d'indépendance du pouvoir politique vis-à-vis de l'institut monétaire. Le candidat républicain avait cependant affirmé le 16 juillet dernier qu'en cas de victoire le 5 novembre, il pourrait laisser Jerome Powell terminer son mandat de quatre ans. «Si je pense qu'il fait ce qu'il faut», avait-il dit. Jerome Powell est à la tête de la Fed depuis 2018. Son deuxième mandat s'achèvera en 2026. Mais son mandat de gouverneur de la Fed, d'une durée de 14 ans, s'achèvera lui le 31 janvier 2028.