« L’Agent secret », de Kleber Mendonça Filho, faux film d’espionnage et véritable œuvre de mémoire
Depuis les Bruits de Recife (2012), son premier long métrage, Kleber Mendonça Filho reconstitue l’histoire de sa ville natale du nord du Brésil. Ces récits ont à voir avec les violences sociale et politique, la corruption, et se déploient souvent sur plusieurs époques dans une atmosphère sensuelle qui lorgne volontiers le cinéma fantastique.
Déjà Aquarius (2016), porté par l’immense Sonia Braga, effectuait des allers-retours entre 1980 et les années 2010 pour dresser le portrait d’une femme en rémission d’un cancer. Bacurau (2019) s’inscrivait dans un futur proche pour évoquer un village éponyme disparaissant des cartes quelques jours après la mort de sa matriarche. Dans un geste similaire, l’Agent secret, son quatrième long métrage de fiction, explore la mémoire douloureuse de son pays...