Affaire Jacques Doillon: Béatrice Dalle ne comprend pas les actrices qui portent plainte des années après
L’actrice de 59 ans n’a pas sa langue dans sa poche. Invitée ce lundi 30 septembre dans les colonnes de Télé Star , Béatrice Dalle s’est exprimée sur l’affaire du réalisateur Jacques Doillon visé par plusieurs plaintes pour viols, tentatives de viols et violences sexuelles, pour des faits qui se seraient déroulés entre 1980 et 2012.
Pourquoi les accusations ne sortent que maintenant ? C’est une question que de nombreuses personnes se posent, à commencer par Béatrice Dalle. « Je ne comprends pas que, des années après, certaines comédiennes portent plainte », dit-elle à nos confrères. Si la star de Bye Bye Blondie affirme soutenir les victimes, elle révèle qu’elle « serait directement allée chez les flics », si elle s’était retrouvée dans la même situation. L’actrice, proche de Jacques Doillon, avec qui elle a travaillé sur La Vengeance d'une femme (1990), évoque également sa relation avec le réalisateur. « Je l’appelle souvent, ça m’a choquée ces accusations contre lui », dit-elle à Télé Star.
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En février, Judith Godrèche a porté plainte contre Jacques Doillon pour « viol sur mineur de 15 ans ayant autorité.» L’actrice de 52 ans l'accuse de l'avoir « pelotée » pendant une scène de sexe imprévue sur le tournage d'un film en 1989 alors qu'elle avait 15 ans. Isild Le Besco a aussi dit avoir dû subir les avances du réalisateur pendant des séances de travail, tandis que l'actrice Anna Mouglalis a accusé le cinéaste de l'avoir embrassée de force à son domicile en 2011. Jacques Doillon nie toutes ces accusations « Je n’ai jamais profité de ma position de réalisateur pour obtenir des faveurs sexuelles » a-t-il dit en avril auprès du Parisien . « Je n'ai jamais eu de rapport intime avec Judith Godrèche. Je n'ai jamais été attiré par elle », a-t-il ajouté. Le réalisateur avait été placé en garde à vue lundi 1er juillet.
Difficile d’en parler
Cette nouvelle affaire #MeToo a fait beaucoup de bruit en début d’année, nombreux sont ceux critiquant la prise de parole tardive de Judith Godrèche. Or, certaines victimes rappellent la complexité de prendre conscience de ces actes et la difficulté d’en parler par la suite. « J'avais honte de penser ce que je pensais. C'était impossible à dire à mon père. J'étais complètement enfermée dans quelque chose que je pensais délirant alors que j'étais plutôt lucide. Je ne comprenais pas pourquoi je refusais de tourner », nous révélait Mara Goyet en septembre, qui a tourné à l’âge de 10 ans dans le film La Vie de famille de Jacques Doillon. Précisant que, s'agissant de son cas, elle n'a pas été violée, elle a subi climat incestueux et des violences qui l'ont traumatisée.
«Mon premier réflexe a été de me dire “Tais-toi, laisse les vraies victimes s'exprimer ”. Puis je me suis dit “Mais pourquoi devrais-je encore me taire tandis que sur ce film, tous mes mots ont été pillés?”. Après quarante ans, je suis en mesure d'énoncer ce que j'ai ressenti et je parlerai quand je veux», a-t-elle ajouté. Mara Goyet, désormais enseignante et retirée depuis longtemps du monde cinématographique, a par ailleurs sorti le 19 septembre, son livre Jeu Cruel, dans lequel elle revient sur ses souvenirs de tournage pour le film de Jacques Doillon.