«Quand j'étais un homme, je n'étais pas moi-même» : à 50 ans, une Italienne devient la première athlète transgenre à participer aux Paralympiques

La sprinteuse italienne Valentina Petrillo est devenue lundi la première athlète ouvertement transgenre à participer aux Jeux paralympiques, lors des épreuves de Paris-2024.

A 50 ans, Petrillo a réalisé un rêve d'enfant en s'élançant sur la piste du Stade de France pour participer au 400 m dans la catégorie T12 pour les athlètes malvoyants.

Elle a terminé deuxième de sa série, dans un temps de 58 sec 35/100e, et s'est qualifiée pour les demi-finales qui auront lieu dans l'après-midi.

Maladie de Stargardt

Dans un entretien à l'AFP, Petrillo avait récemment expliqué que s'aligner à Paris serait «le moment le plus important de (sa) carrière sportive», après avoir manqué de peu les Jeux paralympiques de Tokyo il y a trois ans.

L'Italienne souffre depuis longtemps de la maladie de Stargardt, une affection génétique de la rétine qui entraîne une perte progressive de la vision.

Cependant, ne pas concourir à Tokyo a été moins douloureux que de ne pas se qualifier pour les Jeux paralympiques de 1996, quelque temps avant ce qu'elle appelle son «coming out» en tant que femme, effectué en 2017.

«Quand j'étais un homme, je n'étais pas moi-même, insiste-t-elle, je courais toujours avec le frein à main, je n'étais pas une personne heureuse, pas aussi heureuse que je le suis maintenant, même si j'ai quelques années de plus».

Un début de carrière dans le cécifoot

Née dans un corps d'homme, mariée, Petrillo a commencé à vivre sa vie de femme il y a sept ans, avant de débuter sa transition et de devenir en 2023 une femme aux yeux de l'administration italienne.

Après s'être consacrée au cécifoot, un football à cinq pour déficients visuels, et avoir représenté l'Italie dans les tournois les plus importants, Petrillo a fini par renouer avec le 200 m, «découvert grâce au mythe Pietro Mennea», ancien détenteur du record du monde et champion olympique 1980, et le 400 m.

Un traitement hormonal lui permet de diviser son taux de testostérone par quatre et de se conformer ainsi, avec un taux de 5 nanomoles par litre de sang, à la réglementation de la Fédération internationale d'athlétisme pour pouvoir participer aux épreuves féminines de para-athlétisme.