Foot : investissements et affluence en hausse, convention collective pas encore signée... Le bilan de la première année de la nouvelle Ligue féminine

A quelques jours de la finale de la première saison de l'Arkema Première Ligue, vendredi 16 mai (21h), qui opposera l'Olympique lyonnais au PSG, l'heure était déjà au bilan, mardi 13 mai, au siège de la Fédération française de football (FFF) à Paris. Près d'un an après le lancement de la Ligue féminine du football professionnel (LFFP), qui a entraîné la transformation de la D1 Arkema en Arkema Première Ligue et la création de la Seconde Ligue avec une poule unique, Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football, et Jean-Michel Aulas, patron de la LFFP, sont revenus sur les avancées et les chantiers à venir de la professionnalisation du football féminin.

Une affluence en hausse

Pour attirer la lumière sur le football féminin, la Ligue et la Fédération misent sur l'attractivité de leurs deux championnats. Et elles comptent sur une bonne médiatisation (avec deux matchs de Première Ligue diffusés en prime time sur Canal+) et des tribunes garnies. D'après les deux instances, l'affluence cette saison a progressé "de 50%" en Première Ligue Arkema et "de 100%" en Seconde Ligue. 

A mi-saison, l'Arkema Première Ligue avait ainsi réuni près de 100 000 personnes (98 667 spectateurs), soit une moyenne de quasiment 1 500 fans par match (1 495), selon les comptes de la Fédération. A la même date, la saison précédente, l'affluence moyenne par match était de 1 055 personnes.

Quatre des dix meilleures affluences de Première Ligue de l'histoire ont d'ailleurs eu lieu cette saison. Lors de la 13e journée de Première Ligue, 20 489 spectateurs ont assisté, le 18 janvier, à la victoire des Lyonnaises au Parc des Princes, un record d'affluence pour le PSG à domicile et "même la quatrième meilleure affluence de l'histoire de l'élite du football féminin français", se réjouissait à l'époque Jean-Michel Aulas. En Seconde Ligue, le record d'affluence a été battu lors de Lens-Metz, en avril, avec 10 237 spectateurs.

Malgré tout, les demi-finales de playoffs de Première Ligue n'ont pas fait le plein. Au Groupama Stadium, l'OL a battu Dijon (4-1) devant 3 500 spectateurs, quand le derby PSG-PFC s'est joué devant moins de 5 000 personnes. Le président de la LFFP a promis de "corriger" certaines erreurs pour permettre une meilleure programmation des playoffs.

Un investissement à poursuivre

Lors de la présentation de la nouvelle Ligue féminine en avril 2024, un budget de 10 millions d'euros était prévu pour la première saison. "On a consacré neuf millions d'euros au lancement (2022-2023), pour atteindre cette saison 14 millions. On est sur une trajectoire de croissance", a assuré Philippe Diallo, qui a rappelé que la FFF s'était "engagée sur 70 millions d'euros sur cinq ans pour accompagner le développement de la Ligue". "La Ligue a besoin d'avoir des moyens, d'être attractive pour être une locomotive du football féminin et qu'on puisse atteindre notre objectif de 500 000 licenciées d'ici à quelques années", a justifié le président de la FFF. 

Dans cette optique, Jean-Michel Aulas et Philippe Diallo ont annoncé, mardi, la prolongation jusqu'en 2028 du partenariat avec le groupe chimique français Arkema, noué il y a six ans. En parallèle, les deux présidents ont assuré travailler sur l'arrivée de nouveaux investisseurs, dans un contexte de crise. "Il ne faut pas que le foot féminin soit victime des difficultés du football professionnel masculin", a glissé Jean-Michel Aulas. Philippe Diallo a précisé de son côté que son "projet de rupture", annoncé la veille, de remplacer la LFP par une "société de clubs" pourrait également s'imaginer pour la LFFP.

Le chantier de la convention collective toujours pas fini

Du côté des droits des joueuses, les avancées sont maigres. La professionnalisation en cours a permis de faire progresser de 30% le nombre de contrats à temps plein et de 15% le salaire médian des joueuses. Mais si certaines dispositions ont été actées, comme sur l'accompagnement en cas de grossesse, la convention collective des footballeuses professionnelles n'est, elle, toujours pas achevée. En effet, les représentants des clubs et des joueuses ne parviennent pas à s'entendre, notamment sur le droit à l'image. Malgré tout, Jean-Michel Aulas s'est dit "très optimiste", soulignant que "les principaux sujets de discussion ont été abordés" et que des réunions sont prévues au cours de la semaine pour que "les clignotants passent au vert". 

L'horizon incertain d'une Première Ligue à 14 clubs

L'élargissement de la Première Ligue faisait partie des objectifs annoncés l'an passé lors de la présentation de la Ligue, avec l'horizon de la saison 2026-2027 pour passer d'une ligue de 12 à 14 clubs. Interrogé sur cette possibilité, Jean-Michel Aulas s'est montré plus que réservé, précisant qu'il fallait d'abord obtenir "l'adhésion de tous les clubs"

En revanche, le président de la LFFP voit dans cette perspective d'un bon œil les montées en Première Ligue de Marseille et Lens. "On souhaite que les grands clubs arrivent, les plus populaires. Avec Marseille et Lens, on a de bonnes raisons de croire qu'on pourra battre des records d'affluence et d'avoir de bonnes dynamiques", a réagi Jean-Michel Aulas.

Annoncée en début d'année, la création d'une Coupe de la ligue féminine a été confirmée, avec le concours d'un "nameur" dont l'identité sera prochainement dévoilée. Les matchs débuteront le 13 septembre, avec une finale prévue à Abidjan (Côte d'Ivoire) le 14 mars. L'objectif est de donner la possibilité aux plus petites équipes de participer à davantage de rencontres, tout en permettant aux clubs engagés en compétition européenne d'entrer en jeu seulement en quarts de finale.