«Impôt sur la fortune improductive» : les assureurs vents debout contre la taxation de l’assurance-vie
Les députés ont adopté vendredi l’élargissement de l’impôt sur la fortune immobilière aux fonds en euros d’assurance-vie. Ce qui est perçu comme «un non-sens économique».
Passer la publicité Passer la publicitéL’assurance-vie et ses 2084 milliards d’euros d’encours créent de la convoitise. Une majorité de députés ont en effet voté, vendredi, une transformation de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) en «impôt sur la fortune improductive». L’assiette de cet impôt, qui se limitait depuis 2018 aux seuls biens immobiliers, serait de nouveau étendue pour inclure également les objets précieux, voitures, yachts, œuvres d’art, avions, cryptomonnaies, liquidités et fonds en euros de l’assurance-vie des épargnants les plus fortunés.
Ce qui inquiète les assureurs, qui rappelle que l’assurance-vie sert à financer l’économie. «Les fonds euros financent l’économie productive et il est donc très étonnant de les retrouver dans un amendement sur la fortune improductive», souligne Paul Esmein, le directeur général de France Assureurs. De fait, les fonds en euros, dont le capital est garanti, sont essentiellement investis (à 80%) en obligations d’entreprises et de l’État français. À fin juin 2025, 63% des encours de l’assurance-vie étaient placés en titres d’entreprises. Les obligations souveraines représentaient 24% des placements, fonds euros et unités de comptes (UC). Pour rappel, les unités de compte, plus risquées, mais potentiellement plus rémunératrices, sont investies dans des produits financiers (actions, obligations...).
Passer la publicité«Une imposture intellectuelle et économique»
«L’impôt sur le patrimoine improductif est un non-sens économique», s’emporte Gérard Bekerman, le président de l’Afer, l’association d’épargnants qui compte 755 000 adhérents. La formule marketing cache une imposture intellectuelle et économique : considérer que la fortune, parce qu’elle n’est pas risquée, serait inutile à la collectivité. Rien n’est plus faux. Ce qui est “improductif”, c’est cet amendement.»
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Pour ce dernier, les fonds en euros jouent «un rôle stabilisateur de l’épargne longue, celle qui amortit les crises, finance l’État, nos entreprises et protège les épargnants contre les aléas de la vie». Et d’ajouter «les fonds euros détiennent une part significative d’actions et financent ainsi le tissu économique. Les idéologies politiques coûtent cher à nos finances publiques.»