«Un décor magnifique» : Paris et le parc de Sceaux accueilleront l’édition 2025 du Pokémon GO Fest

Si vous aviez prévu une balade en famille dans le parc de Sceaux (Hauts-de-Seine) du 13 au 15 juin prochain pour prendre l’air et éviter la foule, il faudra peut-être revoir vos plans. Le domaine a été choisi pour être l’épicentre de l’étape de Paris du Pokemon GO Fest 2025 («fest» pour festival), qui se tiendra pour la première fois en France et pour la cinquième fois en Europe après Dortmund en 2019, Berlin en 2022, Londres en 2023 et Madrid en 2024. Pendant trois jours, les rues de la capitale et les 130.000 mètres carrés du parc de Sceaux seront le terrain de jeu des dizaines de milliers de fans du jeu vidéo mobile Pokemon GO, venus du monde entier pour jouer ensemble au même endroit et au même moment. «Ce genre d’événement permet de se réunir entre joueurs et de créer des nouvelles amitiés. C’est ça qui est super intéressant», s’est réjoui Newtiteuf, expert de Pokémon GO et créateur de contenus, lors de la conférence de presse de lancement mardi 4 mars.

Adapté de la célèbre franchise japonaise Pokémon, Pokémon GO permet aux utilisateurs de capturer les célèbres créatures («pocket monsters», «monstres de poche») en se basant sur la localisation et la réalité augmentée. Développé conjointement par The Pokémon Company et Niantic, spécialiste de la réalité augmentée et ancienne filiale de Google, il est devenu un véritable phénomène de société à sa sortie en 2016, au point d’atteindre 500 millions de téléchargements en à peine deux mois.

Près de 192.000 joueurs à Madrid

Il n’y avait qu’à voir la folie qui s’est emparée d’un parc bordelais à l’été 2016 lorsque était subitement apparu dans les fourrées Léviathor, pokémon assez rare. Des centaines de personnes s’étaient mises à crier et courir à toute vitesse vers la localisation indiquée. Le concept avait séduit jusqu’à Bruno Le Maire, alors député de l’Eure, qui s’était mis en scène en train de capturer un Pikachu en gare de Marseille Saint-Charles. Pokémon GO compte encore aujourd’hui plus de 100 millions de joueurs quotidiens partout dans le monde.

Surfant sur le succès du jeu, ses créateurs avaient lancé à Chicago en 2017 une première édition du Pokemon GO Fest. Le but ? Réunir les joueurs et créer un effet de communauté. Un fiasco. De gros problèmes de serveurs avaient empêché les «dresseurs» (nom donné aux joueurs) de capturer convenablement les Pokemon disponibles. Ils avaient été dédommagés. L’événement a pris de la bouteille depuis, avec trois éditions par an dans différentes villes du monde. À Madrid l’année dernière, pas moins de 192.000 joueurs s’étaient réunis dans les rues de la capitale espagnole, dont 27.400 dans le seul parc Juan Carlos I. Chaque visiteur avait dépensé 621 euros en moyenne durant son séjour.

Une manne touristique et économique potentielle qui a sans doute en partie convaincu la ville de Paris d’héberger l’événement. «Ça fait venir du monde à Paris», concède Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris en charge du sport et président de l’office de tourisme. À travers les déambulations des joueurs dans les moindres recoins de la capitale, l’élu espère pouvoir «montrer autre chose que ce que tout le monde connaît de Paris». Sans compter la dimension sportive, l’une des vertus de l’application. «Au travers de ce festival, on va promouvoir l’activité physique, se félicite l’adjoint d’Anne Hidalgo. Bouger, faire des kilomètres, c’est un enjeu majeur de nos sociétés actuelles

Des billets entre 22 et 27 euros

Pour autant, la mairie n’a pas déroulé le tapis rouge à Niantic et The Pokemon Company qui, pour cette édition parisienne du festival, auraient sans doute préféré un parc intra-muros plutôt que celui de Sceaux. «Nous avons étudié de nombreux parcs parce que le Pokémon GO Fest a un format très spécifique qui requiert des lieux très spécifiques, explique Lena Cillis, en charge des événements marketing chez Niantic. En termes d’accessibilité et d’espace, nous sommes très satisfaits du choix du parc de Sceaux. C’est un décor magnifique qui représente bien la France.» Niantic se réjouit par ailleurs du choix de Paris, la «ville de l’amour», alors que sept couples se seraient fiancés lors de l’étape de Madrid. La capitale est par ailleurs l’une des villes les plus actives du monde sur le jeu, avec pas moins de 192 millions de créatures capturées en 2024. Les équipes ont toutefois refusé d’établir un lien entre ce choix et la sortie prochaine d’un nouveau jeu Pokémon sur Nintendo Switch, «Légendes Pokemon : Z-A», et dans lequel une ville ressemble à s’y méprendre à Paris.

Pour participer au Pokémon GO Fest 2025 et déambuler dans les rues de la capitale comme dans le parc de Sceaux, les joueurs pourront acheter leurs billets à partir du 6 mars à 13h00 (heure française), au prix de 22 euros, puis 27 euros après le 2 avril. Ils auront l’opportunité unique au monde d’attraper le Pokémon Volcanion. Reste à savoir si ce sera le dernier festival co-organisé par Niantic. L’entreprise aurait décidé de vendre toutes ses activités liées aux jeux vidéo et serait en discussion très avancée avec Scopely, propriété du saoudien Savvy Games Group.