Des bagarres, des jets de pierres et de bouteilles ont été signalés mercredi à proximité du rassemblement organisé en banlieue de Buenos Aires par le président argentin Javier Milei, en pleine polémique sur la sécurité du lieu choisi. Javier Milei a assisté à un meeting de clôture de sa campagne pour les élections législatives de mi-mandat dans la province de Buenos Aires, qui auront lieu dimanche 7 septembre. À la fin de l'événement, certains groupes identifiés par la presse argentine comme des adversaires politiques ont participé à des échauffourées à base de coups de poing, jets de pierres et même de bouteilles.
Le 27 août, Javier Milei avait été la cible de jets de pierres et de projectiles lors d'un meeting de rue à Lomas de Zamora, en grande banlieue de Buenos Aires. Il avait dû être exfiltré par ses services de sécurité. Cette fois-ci, le président a quitté sans encombre avec son escorte le quartier de Moreno, dans la banlieue ouest de la capitale. Son meeting de clôture avait été largement critiqué en amont, car le quartier de Moreno est marqué par une insécurité ambiante, et est électoralement plutôt hostile au président ultralibéral.
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Passer la publicité«Les conditions de sécurité ne sont pas réunies»
Le lieu choisi est un terrain de football - ou plutôt un terrain vague endommagé par un récent épisode pluvieux - qui présente de «multiples déficiences en matière d'infrastructures, d'accès et de sécurité», a estimé Javier Alonso, ministre de Sécurité de la province, gouvernée par l'opposition péroniste (centre-gauche). «Les conditions de sécurité ne sont pas réunies», a-t-il insisté.
Le gouverneur de la province, et un des chefs de file de l'opposition, Axel Kicillof, a qualifié le meeting de «dangereux», et prévenu qu'il «tenait Milei pour responsable de tout acte de désordre ou de violence qui pourrait survenir». Pour autant, les forces de sécurité de la province ont été mises à disposition des forces fédérales et de la sécurité présidentielle, une coopération normale en pareille occasion.
«Provocation»
Mais opposition et exécutif se renvoyaient mercredi l'accusation de «provocation» (de la part du président pour le choix du lieu), et de «manquement au devoir» de sécurité de la part de la province. La ministre argentine de la Sécurité Patricia Bullrich a accusé le gouverneur Kicillof de «manipuler la sécurité pour faire obstacle à un acte présidentiel (...) à des fins partisanes».
Le parti libertarien de Javier Milei, secoué ces dernières semaines par une affaire de corruption présumée impliquant la soeur du président (qui n'a pas été formellement mise en cause), s'attend à un résultat mitigé dimanche lors des élections provinciales dans la province de Buenos Aires, fief de l'opposition. Sans, pour autant, que cela préfigure les résultats des législatives de mi-mandat en octobre.