Guerre Hamas-Israël : fragile espoir d'accord de trêve dans la bande de Gaza

Discussions «positives» autour d’une trêve, attente d’une offensive sur Rafah, traque de Yahya Sinouar... Le Figaro fait le point sur la situation au Proche-Orient ce mercredi 14 février.

Discussions «positives» autour d’une trève

L'Égypte, médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, en particulier à Gaza, a accueilli mardi les directeurs du renseignement américain et israélien ainsi que le chef du gouvernement qatari pour des pourparlers sur une trêve incluant une nouvelle libération d'otages. La délégation israélienne est ensuite repartie du Caire, ont rapporté mercredi des médias israéliens.

Les discussions entre le directeur de la CIA, William Burns, le chef du Mossad, David Barnea, le premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et des responsables égyptiens, ont été «positives», a annoncé la télévision AlQahera News, proche du renseignement égyptien. Elles se poursuivront durant «les trois prochains jours», a indiqué la même source.

Un responsable du bureau politique du Hamas, Khalil al-Hayya, va conduire une délégation au Caire pour y rencontrer les chefs des services de renseignements égyptien et qatari, probablement mercredi, a indiqué à l'AFP une source au sein du mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un des dirigeants les plus critiques de l'opération israélienne, sera également reçu mercredi au Caire par son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sa première visite en Égypte après une décennie de brouille. M. Erdogan a expliqué ce déplacement dans ce pays, ainsi que précédemment aux Émirats arabes unis, par son souci d'«arrêter le bain de sang» à Gaza.

«Nous travaillons intensément avec l'Égypte et le Qatar à une proposition pour la libération des otages», a indiqué mardi soir à Washington le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

Attente d’une offensive sur Rafah

Le premier ministre Benyamin Netanyahou a récemment ordonné à l'armée israélienne de préparer une offensive sur Rafah, qui est selon lui le «dernier bastion» du Hamas. Environ 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU, soit plus de la moitié de la population de Gaza, sont massés dans cette ville, piégés à la frontière fermée avec l'Égypte, la plupart ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois dans le territoire assiégé par Israël.

«Les opérations militaires à Rafah pourraient conduire à un massacre à Gaza», a averti mardi le chef des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, appelant Israël à ne pas »continuer à ignorer» les appels de la communauté internationale. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a fait état mercredi d'un bilan de 104 morts, en majorité des femmes et des enfants, au cours de la nuit dans des attaques israéliennes.

Malgré les nombreuses mises en garde internationales, Benyamin Netanyahou s'est dit déterminé à poursuivre «la pression militaire jusqu'à la victoire complète» sur le Hamas, et la libération des otages. Il a néanmoins assuré dimanche qu'Israël ouvrirait à la population «un passage sécurisé» pour quitter Rafah, sans préciser vers quelle destination.

La communauté internationale appelle à épargner les civils

Les États-Unis, principal allié d'Israël, s'opposent à une offensive sans garanties pour la sécurité des civils. Le président Joe Biden a réclamé à Israël un plan «crédible» pour épargner la population. La Chine a aussi exhorté mardi Israël à arrêter «au plus vite» son opération militaire à Rafah.

L'Allemagne a appelé Israël à garantir des passages sûrs pour la protection des civils à Rafah, où deux journalistes d'Al Jazeera ont été grièvement blessés dans une frappe israélienne, selon la chaîne qatarie.

Israël traque Yahya Sinouar

L'armée israélienne a diffusé mardi une vidéo montrant selon elle le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, dans un tunnel le 10 octobre, trois jours après le début de la guerre. La «traque» du cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre «ne s'arrêtera que lorsque nous l'aurons capturé mort ou vivant», a affirmé le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, soulignant de facto qu'il avait réussi à y échapper depuis quatre mois.

Proposition de créer 15 camps de réfugiés dans le sud-ouest de la bande de Gaza

D'après le Wall Street Journal, Israël proposerait de créer 15 vastes camps de 25.000 tentes chacun dans le sud-ouest de la bande de Gaza, dans le cadre d'un plan d'évacuation. Rafah, devenue un gigantesque campement, est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, insuffisante pour répondre aux besoins de la population qui vit dans des «conditions proches de la famine», selon le Programme alimentaire mondial (PAM).