Comment Robert Redford a contribué au mythe de Rolex

Nul mieux que lui n’incarnait, à l’écran comme dans la vie, un certain style américain, élégamment détendu, ni rebelle ni dandy. Avec Robert Redford disparaît sans doute le dernier élégant d’Hollywood. Mais contrairement à certains de ses camarades d’écran, il n’était guère porté sur les montres. Certes, des pilotes aguerris tels que Paul Newman ou Steve McQueen avaient en soi plus de raison pour se passionner pour le temps et la vitesse. Lui percevait sans doute la montre comme un accessoire contribuant à incarner un personnage, tout comme le ferait un costume, une cravate, un attaché-case ou une paire de lunettes de soleil. Si dans Spygame, la montre Victorinox qu’il porte correspond bien à son personnage d’espion aguerri, il n’aura semble-t-il porté que deux fois celles lui appartenant, sur grand écran. Au poignet droit, gaucher oblige.

Robert Redford, sa propre Rolex Submariner «Red» au poignet droit à l’écran. Warner Bros

Dans ce début des années 1970 flamboyant du cinéma américain, son personnage de cryptographe au sein d’une unité clandestine de la CIA dans Les Trois jours du Condor se prêtait bien au fait de porter sa propre montre de plongée suisse, une Doxa Sub 300T Sharkunter, sur un large bracelet en cuir Bund, issu de l’univers militaire. Mais c’est surtout sa Rolex Submariner dite Red qui aura crevé l’écran tant dans Le Candidat (devenu Votez Mc Kay en France), où son personnage de juriste candidat au sénat la porte jusque sur l’affiche du film, que dans Les hommes du Président.

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Cravate desserrée et manches de chemise retroussées au beau milieu de la rédaction

Une montre outil typique de la fin des années 1960, taillée pour être aussi utile que résistante au quotidien plutôt que pour jouer les gravures de mode élégantes dans les dîners en ville. Impossible de la rater au poignet de l’acteur, au quotidien comme dans ses films, cravate desserrée et manches de chemise retroussées au beau milieu de la rédaction, aux côtés de Dustin Hoffman.

Robert Redford, sa propre Rolex Submariner «Red» au poignet droit à l’écran. Warner Bros

Mais pourquoi surnommer « Red » les Rolex Submariner Référence 1680 de cette époque, par ailleurs les premières à afficher la date sur son cadran ? Tout simplement parce que, sur le cadran de cette montre de plongée, le mot Submariner était écrit en rouge. Pour séduire les amateurs du marché américain, peut-être ? De nos jours, une telle montre de 1972, devenue un indémodable classique horloger au fil des décennies, se trouve pour environ 20000 € sur les plateformes spécialisées telles que Chrono 24.