Chikungunya : à La Réunion lance une campagne de vaccination gratuite pour les 65 ans et plus
Quelques jours à peine après avoir affronté le cyclone Garance, qui a causé la mort de cinq personnes et privé d’électricité près de 90 000 foyers, la Réunion fait face à une nouvelle tempête, cette fois-ci sanitaire. Depuis août 2024 1 773 cas autochtones de chikungunya y ont été comptabilisés, dont 1 631 depuis début janvier 2025.
En une seule semaine, du 10 au 16 février, près de 700 cas ont été enregistrés, marquant une accélération exponentielle de la maladie. Cette dernière, transmise par le moustique tigre, se traduit souvent par une fièvre brutale accompagnée de douleurs musculaires et articulaires suivies d’une fatigue intense et prolongée.
La moitié des cas graves touchent les plus de 65 ans
Face à l’explosion de nouveaux cas, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise, dans une série de recommandations, publiées ce mercredi 5 mars, de vacciner en priorité « les personnes de 65 ans et plus, notamment celles présentant des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, respiratoires, rénales, hépatiques et neurovasculaires) ».
Les plus de 65 ans représentent plus de la moitié des cas graves. Or, « l’âge constitue le principal facteur de risque de gravité », rappelle la HAS. Chez plus d’un tiers des patients atteints par le chikungunya, la maladie peut évoluer vers une forme chronique qui se définit par la persistance de symptômes au-delà de 3 mois, prenant la forme de douleurs articulaires chroniques, très invalidantes au quotidien.
Or, il n’existe actuellement aucun traitement curatif de la maladie. D’où l’urgence de procéder à la vaccination de la population. En raison du « nombre limité de doses », la HAS précise qu’après les seniors, la vaccination doit bénéficier au moins de 65 ans souffrant de comorbidités. Sont également concernés par cette campagne les agents de lutte anti-moustiques, dont le rôle est « indispensable dans la gestion de l’épidémie ».
Un vaccin gratuit et efficace à 98 %
Développé par le laboratoire franco-autrichien Valneva, le vaccin Ixchiq, premier à disposer d’une autorisation de mise sur le marché, permet de prévenir la maladie causée par le chikungunya chez les majeurs. Le vaccin, également recommandé aux États-Unis, induit une réponse immunitaire protectrice chez 98,2 % des personnes vaccinées, dont la durée est prolongée d’au moins deux ans.
Néanmoins, la HAS ne conseille pas, à ce stade, l’utilisation du vaccin Ixchiq chez la femme enceinte ainsi que chez les personnes immunodéprimées. Elle incite fortement les personnes vaccinées de continuer à appliquer des « mesures de protection individuelles à l’égard des piqûres », en privilégiant notamment les répulsifs, vêtements longs ou moustiquaires, et rappelle que « la lutte antivectorielle reste le moyen de prévention essentiel » dans la lutte contre la transmission de la maladie.
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