Los Angeles : de nouveaux incendies attendus cette semaine alors que les pompiers font des progrès significatifs
Une accalmie des vents à Los Angeles ce week-end apporte un peu de répit aux pompiers qui continuent de se battre contre les flammes, mais les météorologues s’attendent à un retour de bourrasques plus puissantes à partir de lundi. De nouveaux feux pourraient donc se déclarer. Les vents devraient se renforcer de lundi à mercredi ouvrant «une nouvelle période de risque critique» pour les incendies, a averti samedi le météorologue Daniel Swain, ajoutant qu’il pourrait ne pas pleuvoir du tout dans les six ou sept prochains jours.
Actuellement, deux feux s’embrasent toujours dans la ville californienne. Celui de Pacific Palisades, ce quartier huppé où vivent de nombreuses célébrités à l’ouest de la Cité des Anges, était contenu à 49% samedi soir, selon le Los Angeles Times . Le brasier d’Eaton, qui brûle au nord de Los Angeles était quant à lui contenu à 73% samedi soir.
Certaines zones de ces deux quartiers ont été rouvertes aux résidents qui peuvent se présenter aux points de contrôles policiers avec une pièce d’identité. Mais la majorité des résidents ayant évacué attendent encore le feu vert. «J’espère qu’ils nous appellent bientôt pour revenir (chez nous)», confie à l’AFP Winston Ekpo, dont la maison a survécu aux flammes. Il aimerait pouvoir «dégager la fumée, acheter peut-être des purificateurs d’air et vérifier le grenier», précise le père de famille qui vit dans un refuge avec sa femme et ses enfants depuis dix jours.
Trump attendu sur place
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues et au moins 27 sont décédées à cause des incendies à Altadena, au nord de Los Angeles, et à Pacific Palisades. Ils ont détruit plus de 16.000 hectares, l’équivalent de la superficie de la capitale Washington, et entraîné l’évacuation de dizaines de milliers de personnes.
Des policiers à cheval et des brigades cynophiles ont inspecté vendredi les zones sinistrées à la recherche de victimes, dans les bâtiments calcinés et jusque dans certaines zones escarpées. Des centaines de camions sillonnent les routes d’Altadena, le quartier de Pacific Palisades ou encore la côte de Malibu afin de transporter les ouvriers venus déblayer les routes, rétablir l’électricité et inspecter les fuites d’eau et de gaz.
Alors que ces incendies deviennent l’une des plus grosses catastrophes de l’État de Californie, le président élu Donald Trump a déclaré samedi qu’il espérait se rendre sur place après son investiture lundi, «probablement à la fin de la semaine». Le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a invité le républicain, qui l’a attaqué pour sa gestion des incendies, à visiter Los Angeles et à constater les dégâts.
Enquête sur la cause des incendies
Les autorités fédérales ont lancé une enquête visant à déterminer les causes de ces incendies, qui font l’objet de nombreuses théories. Mais les experts pointent déjà quelques éléments : deux années très pluvieuses ont fait naître une végétation luxuriante, qui s’est ensuite desséchée sans précipitation pendant des mois et des vents violents rendant la tâche des pompiers quasiment impossible.
Les vents de Santa Ana, qui ont attisé les flammes à une vitesse folle, sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales soufflant jusqu’à 160 km/h.
Alex Tardy des services météo américains (NWS) explique, lui, que si l’on combine les derniers épisodes de vents de Santa Ana avec celui qui arrive et les conditions sur le terrain, «nous n’avons jamais vu un tel risque d’incendie et une végétation aussi sèche dans les annales modernes». Cela ne veut pas forcément dire qu’il y aura plus d’incendies, précise-t-il, mais s’ils se déclenchent il y aura «potentiellement une propagation plus explosive et plus rapide».