Le projet de loi d'orientation agricole "ne répond pas totalement à la colère qui s'est exprimée l'année dernière", estime l'un des corapporteurs

Le projet de loi d'orientation agricole arrive au Sénat, mardi 4 février, un an après son dépôt par le gouvernement Attal. Il "ne répond pas totalement à la colère qui s'est exprimée l'année dernière", admet Laurent Duplomb, le corapporteur du texte, sur franceinfo.

Le sénateur LR de Haute-Loire explique que ce texte "fait fi de toutes les parties correspondant aux surtranspositions que la France s'est petit à petit acharné à mettre en plus que les règles européennes". "Des mesures qui aujourd'hui entraînent des filières entières à être obligées d'abandonner la production", dénonce Laurent Duplomb citant en exemple la production de noisettes ou de cerises.

"Redevenons raisonnables, redevenons objectifs"

"Par contre, la proposition de loi que les sénateurs ont voté la semaine dernière permet d'y répondre. Donc les deux textes peuvent permettre de donner une nouvelle orientation à l'agriculture", assure le sénateur LR. Les sénateurs ont adopté une proposition de loi la semaine dernière visant à lever les contraintes pour les agriculteurs.

Ce texte, contesté par les défenseurs de l'environnement, assouplit les règles encadrant l'usage des pesticides ou la protection de la ressource en eau. "Redevenons raisonnables, redevenons objectifs, redonnons-nous les moyens de produire pour éviter d'être obligés d'importer", plaide le sénateur de Haute-Loire, agriculteur de profession.

Vote au Sénat prévu le 18 février

Le projet de loi soutenu par le gouvernement, érige l'agriculture au rang d'"intérêt général" et vise à faciliter l'installation des agriculteurs, mais ne propose rien en revanche pour lever le frein du foncier ni sur les revenus. L'objectif, avec ce texte, est d'atteindre 500 000 agriculteurs en France dans dix ans, soit 100 000 de plus qu'aujourd'hui.

Laurent Duplomb se dit "persuadé que nous relèverons le défi des générations" à condition de "détendre la situation, en supprimant des contraintes, en redonnant une liberté d'entreprendre". Le vote au Sénat est prévu le 18 février, quelques jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture à partir du 22 février à Paris.