La justice américaine suspend l'interdiction par Donald Trump des étudiants étrangers à l'université Harvard

La justice américaine a suspendu, jeudi 5 juin, la mesure du président Donald Trump visant à interdire l'entrée aux Etats-Unis de nouveaux étudiants internationaux venus suivre les cours de l'université d'Harvard. Cette décision devait s'appliquer immédiatement et rester en vigueur pour six mois, sauf en cas de prolongation, selon le président américain. Mais Harvard a contesté devant les tribunaux cette mesure qui fait partie, selon elle, "d'une campagne concertée, allant crescendo, de représailles" contre cette université qui "refuse" de céder aux pressions du gouvernement.

Considérant que l'université de renom risquait de subir "un préjudice immédiat et irréparable avant que toutes les parties aient eu la possibilité d'être entendues", la juge Allison D. Burroughs a suspendu la mesure, d'après un document judiciaire consulté par l'AFP.

Une première tentative de Trump fin mai

Le gouvernement avait déjà tenté d'interdire à Harvard d'accueillir des étudiants étrangers, fin mai; en retirant à cette université sa certification Sevis (Student and Exchange Visitor), le principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis. Cette annonce avait provoqué beaucoup de stress pour les étudiants, avant qu'un tribunal fédéral du Massachusetts, Etat où est situé Harvard, ne leur accorde un sursis en bloquant temporairement cette mesure controversée. Mais Donald Trump est revenu à la charge mercredi soir.

Selon la mesure annoncée mercredi, les étudiants étrangers actuellement inscrits à Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et l'une des mieux classées au monde, devaient faire l'objet d'un examen et s'exposaient à la révocation de leurs visas. Harvard est sur la ligne de front de la guerre de Donald Trump contre l'enseignement supérieur, l'université ayant entre autres refusé de se soumettre à un contrôle de ses programmes académiques, de son personnel ou de ses étudiants pour maintenir des subventions fédérales. Washington a déjà amputé d'environ 3 milliards de dollars les subventions de cette université.