«C’est un véritable cauchemar» : à Orly, des voyageurs subissent encore la panne ce lundi

«C’est un véritable cauchemar» : à Orly, des voyageurs subissent encore la panne ce lundi

Le hall du Terminal 3 à l’aéroport d’Orly, ce matin du 19 mai. Le Figaro / Mélanie Tuyssuzian.

Même si les retards et annulations étaient beaucoup plus rares ce lundi, le trafic aérien reste perturbé à l’aéroport d’Orly, touché par une panne depuis dimanche.

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«Panne des dispositifs de contrôle de la navigation aérienne, des retards et annulations sont à prévoir». Voici ce qu’indique ce lundi un panneau rouge à côté du tableau des départs à l’aéroport d’Orly. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) avait demandé hier soir l’annulation de 15 % des vols, soit 90 environ, après les 130 annulés dimanche. Les voyages vers l’Italie, l’Espagne, le Portugal et le sud de la France sont les plus touchés.

En fin de matinée, dans le hall du Terminal 3, un calme relatif transparaît après le chaos de la veille. Mais les passagers scrutent anxieusement les écrans. À l’image de Valérie, ils espèrent voir s’afficher «à l’heure» à côté du numéro de leur vol. Cette femme de 53 ans s’apprête à partir pour Athènes avec sa fille. «On a eu très peur hier, mais pour l’instant, notre avion n’a pas de retard», se rassure la Francilienne. Ce matin, la plupart des vols étaient maintenus, hormis quelques-uns à destination de Milan et Madrid, retardés uniquement. Mais la file d’attente était plus longue que d’habitude devant le guichet de Transavia, l’une des principales compagnies d’Orly.

Report et changement de vol

Devant le comptoir, les mines sont fatiguées et renfrognées. «On est partis à cinq heures du matin de Rouen, et on apprend à 11 heures que notre vol est annulé», déplore Christelle, 44 ans, qui devait s’envoler pour quatre jours à Naples avec son mari. La compagnie leur a proposé deux options : un autre vol de Transavia mercredi, ou acheter un autre billet pour décoller de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle ce soir.

«On ne part que 4 jours, donc ce n’est pas envisageable d’attendre mercredi», réagit Christelle, penchant pour la seconde option. Comme ils ont réservé via une agence en ligne, ils n’auront pas de frais à avancer. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Violetta, 43 ans, venue d’Argentine avec six amis, voit son périple en Europe bouleversé. «Naples, l’Italie, l’Espagne… tout est réservé, on ne peut pas perdre une étape, ni dépenser plus», se désole-t-elle.

«Je n’en peux plus, je suis épuisée»

Certains subissent encore les conséquences des annulations de la veille. Sydney, 48 ans, venue de Martinique, devait rejoindre Dublin. «Mon vol Transavia a été annulé, on me propose un départ demain à 16 heures, ou de choisir un autre vol à mes frais, remboursable ensuite», explique-t-elle. Enseignante d’anglais, elle part encadrer un stage linguistique et a déjà avancé les frais de déplacement de sa poche. Elle s’inquiète : «On nous a donné une feuille affirmant qu’on aura 80 € pour l’hôtel et 15 € par repas, mais sans précisions sur la procédure de remboursement et ce n’est pas nominatif».

Le justificatif de remboursement reçu par Sydney, qui devait rejoindre Dublin avec Transavia. Le Figaro / Mélanie Tuyssuzian.

Assise plus loin, Geneviève n’a même plus la force de demander les modalités de remboursement à Air France. «Je verrai plus tard», confie la retraitée de 65 ans, au bord des larmes. Partie samedi soir de l’île de la Réunion, elle enchaîne les retards : vol décalé de quatre heures, correspondance ratée, panne à Orly. «Aucune prise ne fonctionnait à l’aéroport hier soir, je n’avais plus de batterie sur mon téléphone. On courait tous pour en trouver une», décrit-elle. Un autre passager l’aide finalement à prévenir sa fille, qui lui réserve un hôtel. «Je dois rentrer ce soir, j’ai rendez-vous pour ma chimiothérapie demain matin, je ne peux pas subir encore un retard, je n’en peux plus et je suis épuisée», souffle-t-elle.

À l’extérieur du Terminal 3 de la plateforme de l’ouest parisien, Maëlys, 27 ans, s’est résignée. Allongée sur le trottoir face à la porte des arrivées, elle profite des rayons du soleil pour prendre du repos. «J’ai eu une heure de retard en partant de Berlin ce matin», rapporte la jeune femme de 27 ans. Elle attend sa mère qui doit venir la chercher en voiture. «Mais elle est bloquée dans la circulation à cause de la grève des taxis, c’est un véritable cauchemar qui n’en finit pas» lâche-t-elle. En cette fin d’après-midi, ni la DGAC ni Aéroport de Paris n’ont encore pris la parole. La panne du contrôle aérien reste le seul motif invoqué hier pour expliquer les retards et annulations, qui semblait toutefois en voie de résorption.


En vidéo - Aéroport de Paris-Orly: le trafic toujours perturbé, 15% des vols supprimés ce lundi.