Kiev
Pour Evhen, la France est un pays d’adoption depuis dix ans. C’est ici qu’il a fait ses études, appris le français, et monté son entreprise, qui emploie aujourd’hui cinq personnes en France et dix en Ukraine. C’est aussi en France qu’il mobilise ses réseaux pour faire des dons matériels et financiers à l’Ukraine, dans l’espoir de revenir un jour à Marioupol, où il a grandi, désormais occupée et entièrement rasée par l’armée russe. Quand les autorités ukrainiennes ont annoncé la fin des services consulaires pour les hommes ukrainiens résidant à l’étranger, fin avril, Evhen l’a vécu comme «une trahison». «On a l’impression de devenir un ennemi pour notre propre pays», poursuit un autre ukrainien, installé en France depuis cinq ans.
Pour la plupart de ces hommes, l’obtention d’un nouveau passeport, d’un certificat de mariage ou d’un permis de conduire impliquerait de quitter leur pays d’adoption pour rentrer en Ukraine s’enregistrer sur les listes militaires. Cette mesure se veut une étape…