Attaques contre la science aux États-Unis : "Nos universités se mobilisent et l'État sera là", promet le ministre en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
"Aujourd'hui, nos universités et nos centres de recherches se mobilisent et l'État sera là pour accompagner les chercheurs américains", assure mercredi 12 mars sur franceinfo le ministre en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier dernier, plusieurs agences fédérales scientifiques américaines ont subi des licenciements ou encore des coupes budgétaires drastiques.
"Il y a des universités qui se mobilisent. Il y a aussi des centres et des organismes de recherche qui sont là aussi, pour éventuellement proposer à des chercheurs de venir en Europe aujourd'hui. C'est un point important", appuie le ministre. L'université d'Aix-Marseille va débloquer entre 10 et 15 millions d'euros pour accueillir une quinzaine de chercheurs américains. Une scientifique américaine spécialiste des maladies infectieuses et des épidémies est arrivée en début de semaine dans cette université, dans le cadre de son programme "Safe place for science".
Inquiétude particulière sur le National Institute of Health
Philippe Batiste parle d'un impact "non seulement aux États-Unis mais aussi mondial parce que les États-Unis ont joué un rôle de plateforme internationale pour la recherche". Il se dit particulièrement préoccupé par le sort du National Institute of Health (NIH), avec un impact sur ses bases de données "considérables, qui vont de la santé jusqu'à la biologie fondamentale".
"Tous les chercheurs dans le monde, et les chercheurs français en particulier, les utilisent. Du jour au lendemain, on voit que ces bases de données sont soit en train de disparaître, soit les accès sont modifiés. Il y a aussi des mots-clés qui sont interdits."
Philippe Baptiste, ministre en charge de l'Enseignement supérieur et de la Rechercheà franceinfo
"La communauté scientifique mondiale est sidérée par ce qui est en train de se passer en ce moment aux États-Unis. Ce qu'on est en train de voir, c'est la méthode de la 'tronçonneuse' qui est appliquée à la recherche, et ça ne fonctionne pas", ajoute-t-il. Philippe Baptiste estime aussi que "l'Europe est en retard sur ces sujets-là". Il indique que "la France pousse très fort pour que la Commission [européenne] se saisisse du sujet et propose des initiatives concrètes pour répondre à ces questions autour des données, des programmes et de l'accueil des chercheurs".