Des « remarques blessantes et humiliantes », des « moqueries en public » : Bétharram va faire l’objet d’une enquête administrative plus poussée, a annoncé Élisabeth Borne

La commission d’enquête sur les violences scolaires auditionnera le premier ministre François Bayrou le 14 mai prochain, alors que celui-ci est englué dans l’affaire Bétharram, accusé d’avoir fermé les yeux sur les violences physiques et pédocriminelles dans l’établissement privé du Béarn. À l’occasion de cette commission, une série d’auditions s’est déroulée, jeudi 10 avril, avec plusieurs témoignages qui « contredisent point par point » les déclarations du Premier ministre, d’après le co-rapporteur de la commission d’enquête Paul Vannier (FI).

Le même jour, la publication d’un rapport d’inspection faisant état de plusieurs « manquements » dans l’établissement a poussé la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a annoncé le lancement d’une nouvelle enquête administrative portant sur cet établissement catholique privé.

Une enquête administrative de l’inspection générale

En effet, dans une interview au journal La Croix publiée jeudi, la ministre a expliqué que, dans le rapport d’inspection, « des témoignages d’élèves » mettent en cause « les agissements de deux enseignants » que l’on ne peut « pas accepter ». Elle a également ajouté que « d’autres éléments » avaient été « relevés lors du contrôle effectué par le rectorat » dans l’établissement au cœur d’un scandale de violences commises sur des enfants.

« Le contrôle portait sur la situation actuelle de l’établissement et non sur les faits antérieurs », à savoir les violences sexuelles et physiques qui ont eu lieu dans l’établissement pendant des décennies, a précisé la ministre. « À la suite de ce rapport, je vais diligenter une enquête administrative de l’inspection générale » a ajouté Élisabeth Borne, soulignant que le rapport du contrôle mené en mars, en réaction au scandale à Bétharram, est assorti « d’une mise en demeure avec une obligation de mise en conformité à court terme » sur certains points relevés comme étant problématiques.

Des « remarques blessantes et humiliantes »

Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux s’étaient rendus en mars, à la demande du rectorat de Bordeaux sur les deux sites de l’institution, qui accueille 500 élèves dans les Pyrénées-Atlantiques.

Et le rapport fait état de plusieurs manquements qui « doivent être corrigés au plus vite », notamment en termes de protection de l’enfance, rapporte l’Agence France Presse. Il appelle notamment à « mettre en place une procédure interne formalisée de signalement ou d’information préoccupante, connue de tous » pour les situations de violence. Il relève aussi des témoignages d’élèves évoquant des « remarques blessantes et humiliantes » et des « moqueries en public » de la part de deux enseignants. Autant d’épisodes « répétés et réguliers », note le rapport.

Le recteur de Bordeaux, Jean-Marc Huart, a adressé dans la foulée une dizaine de « mises en demeure » à la direction de l’établissement. Selon son courrier que l’AFP a pu consulter, elles touchent notamment au « contrôle de l’honorabilité des personnels », au traitement des situations de violence, aux conditions de sécurité et à l’aménagement des locaux, ainsi qu’au contenu des enseignements dispensés dans le cadre du contrat avec l’Éducation nationale. Le recteur pointe aussi « un temps de célébration » obligatoire sur le temps scolaire, durant la période de l’Avent qui précède Noël, « ce qui contrevient au principe de la liberté de conscience ».

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