Actes de sabotage en Paca : «Tous les moyens sont mobilisés pour identifier les auteurs» de la vaste panne d’électricité
Après plusieurs heures de «black-out» dû à des actes de malveillance, l’électricité a été rétablie ce samedi après-midi dans les Alpes-Maritimes. Peu avant 17 heures, le gestionnaire RTE a annoncé un retour à la normale pour l’ensemble des 160.000 foyers privés de courant. Mais ces longues heures de coupure ont causé des dégâts à Cannes et aux alentours et les autorités espèrent une arrestation rapide du ou des auteurs.
«Un acte malveillant»
Dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie sur un poste électrique de très haute tension à Tanneron, dans le Var, a provoqué une première coupure dans le Var et les Alpes-Maritimes. Le grillage entourant l’installation a été sectionné. Puis, à 10 heures, c’est un pylône électrique situé à Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, qui a subi des «dégradations majeures», selon le préfet. Trois des quatre piliers d’un pylône de la ligne à haute tension alimentant la ville de Cannes «ont été sciés» à proximité du golf de la Vanade, a fait savoir le procureur de Grasse Damien Savarzeix.
Les sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes ont recensé une centaine d’interventions mineures dans le département, principalement sur des pannes d’ascenseur. Les réseaux de télécommunication ont également été impactés par intermittence. La circulation de certains trains régionaux a aussi été perturbée.
Dans un communiqué, le préfet a assuré que «tous les moyens [étaient] mobilisés pour identifier, rechercher, interpeller et mettre à disposition de la justice les auteurs de ces actes». Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes, l’une pour l’incendie du poste par le parquet de Draguignan, l’autre pour la dégradation du pylône, par le parquet de Grasse. Il s’agit d’«un acte malveillant» a d’ores et déjà fait savoir Damien Savarzeix. Si les deux actions semblent coordonnées, il est encore trop tôt pour dire si les faits ont bien été commis par les mêmes auteurs. Selon nos informations, le secteur du pylône n’est pas couvert par la vidéosurveillance, mais les gendarmes chargés de l’enquête ont déjà lancé de vastes investigations pour remonter la trace des saboteurs.
Des gens «bien informés, qui avaient étudié le réseau»
Il s’agit en tout cas de gens «bien informés, qui avaient étudié le réseau», nous glisse une source proche du dossier, qui estime qu’il ne s’agit donc pas d’amateurs. Les enquêteurs n’excluent pas que le ou les auteurs ne soient pas issus de la région et se soient déplacés dans le but de commettre cette action. Dans un communiqué, le maire de Cannes, David Lisnard, n’excluait pas d’«éventuels complices en interne», mais pour l’heure aucun élément ne permet de l’affirmer.
Selon nos informations, plusieurs types de menaces terroristes avaient été pris en compte pour le Festival de Cannes et un important dispositif de sécurité a par conséquent été déployé. Parmi les «adversaires» possibles, les gendarmes avaient envisagé des militants d’extrême gauche. Cette mouvance s’en est déjà prise à plusieurs reprises à des antennes relais sur le territoire français. Mais pour l’heure, les gendarmes n’excluent aucune piste.