RECIT. "On n'a pas vu ça depuis la bataille d'Angleterre" : il y a deux mois au-dessus du Cachemire, le plus grand affrontement aérien du siècle
L'opération "Sindoor" des forces aériennes indiennes n'aura pas été une surprise pour le Pakistan, loin s'en faut, même si elle a été lancée en pleine nuit, le 7 mai 2025. New Dehli avait plus ou moins prévenu de cette attaque et ses avions étaient attendus par la chasse pakistanaise. À la clef : une bataille aérienne sans précédent au 21e siècle, et la probable perte au combat d'au moins un Rafale indien, une première.
Il s'agissait d'une opération de représailles contre les groupes armés du Cachemire pakistanais qui - pour l'un d'eux au moins - avaient revendiqué l'attentat meurtrier du 22 avril dans le Cachemire indien : un groupe armé avait ouvert le feu sur des touristes, tuant 25 Indiens et un Népalais... L'Inde avait alors rendu immédiatement et publiquement responsable le Pakistan de cette action terroriste. Certains de ces groupes armés sont notoirement aidés par les services secrets (ISI) ou même par l'armée pakistanaise elle-même. Il n'est que de constater le nombre d'officiers pakistanais en uniforme présents aux obsèques du chef d'un de ces groupes armés pour imaginer leurs accointances.
"Les Indiens voulaient éviter ça à tout prix"
Les Pakistanais avaient donc été prévenus de ces représailles aériennes, confirment trois sources militaires occidentale et indienne, et probablement dans un certain ordre de détail. Pourquoi prévenir l'ennemi ? Pour éviter toute escalade entre pays "dotés", c'est-à-dire pourvus de l'arme nucléaire. La dernière bataille Inde-Pakistan, en 2019, et déjà autour du Cachemire, avait été lancée classiquement : par surprise et avait bien failli entraîner cette escalade. "Les Indiens voulaient éviter ça à tout prix", note une source occidentale bien informée.
Et les missions de bombardement des Rafale, Mirage 2000 et autres MIGs et Sukhoï indiens étaient ciblées et "mesurées" : neuf objectifs, la plupart dans le Cachemire pakistanais. Caches et QG des groupes armés parfois dissimulés sous une mosquée, devaient être visés avec des armes de précision, notamment françaises : missiles Scalp et bombes guidées A2SM en particulier.
"Nos pilotes avaient reçu l'ordre d'éviter tout tir sur des infrastructures militaires ou civiles pakistanaises."
Un haut gradé indienà franceinfo
Seulement en face, l'armée de l'air pakistanaise ne dormait pas. Plusieurs dizaines d'appareils de chasse : des J10 (chinois) et J-17 (sino-pakistanais) étaient en patrouille ou ont décollé en urgence. Résultat : le ciel du Cachemire s'est vite transformé en champs de bataille, encombré d'appareils de guerre de quasi dernière génération faisant feu de toutes parts.
Une centaine d'avions engagés à distance
"Quand vous avez 120 avions qui s'affrontent, 50 d'un côté, 70 de l'autre" : c'est sans précédent. "On n'a pas vu ça depuis la bataille d'Angleterre", note le général Jérôme Bellanger, le chef de l'armée de l'air française, en référence à la campagne d'invasion par les airs de la Luftwaffe hitlérienne contre les îles britanniques à l'été 1940.
Certaines campagnes ont, depuis, mobilisé bien plus d'appareils : dernièrement, Israël a, par exemple, lancé sur l'Iran une première vague plus de 200 aéronefs. Seulement, en face, il n'y avait personne : l'aviation militaire iranienne s'étant étiolée comme peau de chagrin et les défenses sol-air de l'Iran avaient déjà été sérieusement réduites.
C'était surtout le premier affrontement aérien moderne : avec, se faisant face, des appareils de génération dite "4.5" : Rafale français ou J-10 chinois se sont affrontés pendant une bonne heure au moins. En l'occurrence il ne s'agissait pas de "combat tournoyant" ("dogfight") ou les pilotes se battent au canon. Aucun des appareils n'avait ses adversaires "en visuel". Aucun des avions indien ou pakistanais n'a d'ailleurs passé la frontière. Tout s'est déroulé à distance : chacun tirant ses missiles (air-air et air-sol) ou ses bombes, depuis son propre espace aérien à quelques dizaines ou centaine de kilomètres de leurs cibles.
"Nous résistons à cette attaque"
Premier affrontement du genre, il est naturellement scruté à la loupe - dans la mesure du possible - par les armées de l'air de tous les pays ; au premier chef celles des Etats qui ont conçu ces matériels de guerre : Chinois, Français, Russes, (les forces indiennes disposent de nombreux MIGs et Sukhoi) ou même Américains (les forces Pakistanaises sont également équipées de F16, mais de source confidentielle on indique que le Pakistan avait reçu de Washington l'injonction de ne pas les employer).
Au lever du jour le 7 mai, le Pakistan, par la voix de l'un de ses porte-parole militaires le général Ahmed Shiraz Chaudry, fait une annonce fracassante : "Nous résistons à cette attaque et je puis d'ores et déjà vous dire qu'à l'heure où je vous parle, 5 aéronefs indiens dont 3 Rafale, 1 Sukhoï 27 et un MIG 29 ont été abattus, de même qu'un drone Heron" (de fabrication israélienne), annonce le haut gradé sur une chaîne de télévision, sans apporter le moindre élément matériel pour corroborer ses dires. Qui plus est, il semble étrange que l'Etat-major pakistanais ait réussi à faire ce que les militaires appellent un "Battle Damage Assessment" (évaluation des dommages au combat) aussi précis en quelques heures.