Nouvelles investigations dans l'affaire Maddie : "Il y a toujours de l'espoir, tant qu'on n'a pas trouvé la vérité", juge une avocate et criminologue
"Il y a toujours de l'espoir, tant qu'on n'a pas trouvé la vérité", juge mardi 3 juin sur franceinfo Corinne Herrmann, avocate et criminologue, spécialiste des dossiers criminels non résolus, après la reprise mardi par les enquêteurs portugais des investigations sur les lieux de la disparition de la petite Maddie McCann, en 2007, près de la station balnéaire de Lagos. La fillette britannique de trois ans à l'époque, avait disparu dans l'appartement où elle passait des vacances alors que ses parents dînaient à proximité.
"Une simple vérification peut amener à la résolution d'un dossier", assure Corinne Herrmann. "Aux États-Unis comme en Angleterre, on ne ferme pas les dossiers criminels ou les dossiers de disparition comme on le fait en France", explique-t-elle. D'après l'avocate, "il faut absolument tout vérifier", d'autant plus que "de nouveaux indices" peuvent aussi émerger plusieurs décennies après les faits. "Dans le dossier Estelle Mouzin, même si on avait un suspect, on a eu des témoignages au bout de 17 ans, 18 ans", dit-elle. "Celui qui n'a pas parlé à l'époque va peut-être parler 30 ans après". Ces nouvelles investigations permettront aussi d'utiliser de nouvelles techniques, "notamment l'intelligence artificielle", qui pourront d'aider les enquêteurs.
"De l'espoir pour les autres familles"
En outre, la reprise des investigations dans cette affaire peut aussi, selon Corinne Herrmann, donner "de l'espoir pour les autres familles". "Dès qu'on résout une affaire d'enlèvement d'enfant, ça leur permet d'y croire encore", dit-elle. La criminologue explique aussi suivre de près "les techniques employées". "On suit ces dossiers aussi pour avoir des idées pour d'autres dossiers", dit-elle. "Les auteurs mis en cause dans ces dossiers peuvent aussi être des auteurs de faits en France."
Enfin, Corinne Herrmann pointe les difficultés de ces enquêtes qui concernent plusieurs pays avec "plusieurs forces de police qui ne travaillent pas de la même façon" et une "coopération policière et judiciaire qu'on n'a pas encore tout à fait bien mise au point en Europe". "C'est vraiment très difficile de travailler sur plusieurs pays", conclut-elle.