«Il fallait s'engueuler, crier fort, avoir du caractère» : comment Secret Story a marqué toute une génération de téléspectateurs
Mercredi, Ludovic*, avocat de 37 ans, a décalé tous ses rendez-vous de la matinée. «J’avais anticipé que je me coucherai trop tard à cause de Secret Story », justifie le plus sérieusement du monde le conseil établi à Albi (Tarn). «Chez nous, c’est une affaire de famille ! Mon père, qui a 76 ans, est un fanatique de la première heure. La première fois que nous avons regardé, j’avais 20 ans et nous avons tout de suite trouvé l’expérience et le mécanisme étonnants», raconte l’homme qui aborde cette émission culte de TF1 comme un «jeu de piste». «Nous sommes très attachés à ce programme... Ça nous avait beaucoup manqué», s’enthousiasme-t-il.
Six ans et demi après son arrêt, Secret Story a fait son retour sur le petit écran pour une douzième saison, mardi 23 avril. Diffusé pour la première fois en juin 2007, le programme de téléréalité a fidélisé des millions de téléspectateurs autour d’un concept simple et ludique. Des candidats sont enfermés plusieurs semaines dans la une maison truffée de caméras. Chaque participant a un secret que les autres doivent découvrir. Celui qui trouve le secret de l’autre gagne sa cagnotte. Toutes les semaines, un participant est éliminé en fonction du choix du public qui vote par SMS. Le gagnant remporte une importante somme d’argent - le plus gros gain de l’histoire du jeu, 197.805 euros, a été remporté en 2010 (saison 4).
«Ayem, enchantée»
La force de Secret Story, héritière de Big Brother, une téléréalité hollandaise créée en 1997, et de Loft Story, lancée dans l’Hexagone en 2001, «est la dimension ludique qui n’existait pas jusque-là dans les émissions», décrypte Alexia Laroche-Joubert, PDG de Banijay France, qui a participé à la création de la première saison. Cocktail réussi. En dix-sept ans, le programme a inondé la télévision française de références devenues cultes.