Gaza : les frappes israéliennes se poursuivent pendant les négociations pour une trêve
Alors que les discussions indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont repris au Qatar en vue d'un cessez-le-feu et de la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, la violence est montée d'un cran depuis plusieurs jours dans l'enclave palestinienne.
Selon la Défense civile gazaouie, au moins 11 personnes, parmi lesquelles des enfants et des femmes, ont été tuées dans une frappe aérienne à l'aube sur une maison du nord de Gaza.
"Les secouristes sont toujours à la recherche de cinq personnes coincées sous les décombres", a précisé le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Bassal. "Ils travaillent à mains nues à défaut d'avoir les équipements adéquats".
Plusieurs autres frappes israéliennes à travers la bande de Gaza, dans le nord, le centre et le sud, ont fait 12 victimes supplémentaires, ont indiqué les secours locaux.
D'après les données du ministère de la Santé du Hamas à Gaza, jugées fiables par l'ONU, au moins 88 personnes y ont été tuées en l'espace de 24 heures entre samedi et dimanche.
"L'occupation (israélienne) se sert du faux prétexte de la présence de combattants pour mener des frappes aériennes violentes sur des habitations abritant des dizaines de personnes déplacées", a dénoncé Mahmoud Bassal.
De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir "frappé plus de 100 cibles terroristes" et "éliminé des dizaines de terroristes du Hamas" vendredi et samedi à Gaza.
Elle a également avancé avoir "éliminé" un commandant du mouvement palestinien Jihad islamique, Saed Saeed Zaki Dahnoun, ayant participé à l'attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien, à l'origine de la guerre.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait menacé mercredi d'intensifier les frappes sur Gaza si le Hamas continuait de tirer des roquettes sur Israël, qui dit avoir été visé quasi quotidiennement depuis plus d'une semaine.
"Minces espoirs" selon Paris
À Doha, rien ne filtre pour l'instant des discussions en cours concernant la bande de Gaza, où aucune trêve n'a pu être conclue depuis celle d'une semaine intervenue fin novembre 2023, malgré les efforts diplomatiques menés sous l'égide du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis.
"Nous avons des espoirs, ils sont minces, qu'un accord puisse être trouvé entre Israël et le Hamas", a déclaré dimanche sur la radio RTL le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. "Nous continuons à exercer les pressions nécessaires pour que cela puisse advenir. Malheureusement, ça ne dépend pas que de nous".
Parmi les principaux points de blocage figuraient notamment jusqu'ici le caractère permanent ou non d'un cessez-le-feu et la gouvernance de Gaza après la guerre, Israël s'opposant catégoriquement à ce que le Hamas puisse à nouveau diriger le territoire.
Ce nouveau round d'échanges au Qatar intervient à un peu plus de deux semaines de l'investiture, le 20 janvier, du président élu américain Donald Trump, qui a déjà mis la pression sur le mouvement palestinien.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1 208 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Au moins 45 805 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon le dernier bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas.
Avec AFP