Rodéos urbains : au Royaume-Uni, la technique controversée mais efficace du "contact tactique"

Le principe du contact tactique est simple : la voiture de police va volontairement percuter un scooter dans le but de l’arrêter. En février dernier par exemple, à Bolton, dans l'agglomération de Manchester, la police a diffusé la vidéo d'une course-poursuite avec un scooter stoppé net par cette méthode. Il slalomait dangereusement entre les voitures et la police a utilisé le contact tactique pour l'arrêter.  Sur la vidéo, on le voit tomber, puis se relever... et se rendre immédiatement, les mains en l'air. Il a été arrêté pour refus d’obtempérer et conduite dangereuse.

Mais cette technique ne fait pas l’unanimité. Elle est encadrée, réservée à des officiers spécialement formés, et utilisée à basse vitesse pour minimiser les risques.

Des délits en forte baisse

Selon la police londonienne, les délits à scooter ont chuté de 36% quand le contact tactique a été mis en place, en 2018. On est passé de près de 20 000 infractions en 2017 à moins de 12 000 fin 2018. Depuis, les chiffres restent stables, avec environ 11 500 délits en scooter enregistrés en 2023.

La technique reste critiquée pour son côté risqué : en 2022, à Londres, un adolescent de 15 ans a été grièvement blessé après un contact tactique. Le jeune homme, qui était âgé de 17 ans au moment des faits, était poursuivi pour conduite dangereuse. Il a percuté une voiture de police et a subi des blessures graves (notamment une fracture du tibia). L'agent a été reconnu non coupable de blessures corporelles graves. Les juges ont estimé que son intervention était proportionnée, le scooter étant signalé comme volé et circulant de manière dangereuse.

La police défend cette approche en comparant les risques à ceux d'autres outils, comme le taser ou la matraque. Mais le contact tactique reste utilisé avec parcimonie, dans des cas précis, et n'a pas été généralisé à tout le pays.