Gaza : l’armée israélienne s’acharne sur Khan Younès

Dans la bande de Gaza, l’opération militaire menée par le gouvernement israélien depuis près de quatre mois concentre ces derniers jours ses assauts sur Khan Younès. Depuis dimanche soir, l’armée y tient une opération d’ampleur. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état, jeudi, de plusieurs centaines de tués en l’espace de quatre jours, dont 50 durant les dernières 24 heures. L’hôpital ne fonctionne que partiellement (avec seulement 10 % de son personnel) et dans des conditions « inhumaines », constate le mouvement islamiste palestinien qui dénonce un manque de médicaments, de nourriture et de carburant nécessaire à l’approvisionnement en électricité.

Une « violation flagrante » des règles de guerre

Mercredi, deux chars israéliens ont ouvert le feu sur un refuge de l’Organisation des Nations unies (Unrwa). « Douze personnes sont mortes et plus de 75 ont été blessées, dont 15 sont dans un état critique », a indiqué, ce jeudi, Thomas White, le responsable de l’Unrwa à Gaza. Cet acte est « une violation flagrante des règles fondamentales de la guerre » a fustigé Philippe Lazzarini, le dirigeant de l’organisation onusienne qui a affirmé que le centre d’accueil était « clairement » identifié et que ses coordonnées avaient été « partagées avec les autorités israéliennes ».

De leur côté, les États-Unis ont « déploré l’attaque » et évoquer un incident « terriblement préoccupant » par la voix du porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel. L’armée israélienne a de son côté nié toute implication et déclaré qu’un « examen » des opérations était en cours.

45 % des immeubles résidentiels détruits

Le bilan des attaques israéliennes s’alourdit dans la bande de Gaza, pour atteindre au moins 25 700 morts à ce jour et plus de 63 000 blessés, d’après le ministère de la santé gazaoui.

Près de 45 % des immeubles résidentiels de la bande de Gaza auraient été détruits, selon la Banque mondiale, et seraient irréparables. En tout, plus de 60 % des bâtiments résidentiels de l’enclave, soit 132 590 structures, auraient été endommagés pendant la guerre.

La crise humanitaire ne cesse de s’étendre. Avec les déplacements constants de 1,7 million de personnes sur 2,1 millions d’habitants, l’Onu alerte que la population est confrontée à un risque croissant de maladies. D’autant plus que les services de santé s’effondrent avec, à ce jour, seulement 16 des 36 hôpitaux encore « partiellement fonctionnels », a avertit le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres.

Londres appelle à une pause humanitaire

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, affirmé avoir réclamé au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou que davantage de camions d’aide devaient pouvoir entrer à Gaza et qu’une pause humanitaire immédiate était nécessaire.

Au même moment des militants d’extrême droite et des membres des familles des otages continuaient jeudi de bloquer le passage des camions livrant de l’aide vers la bande de Gaza, au terminal de Kerem Shalom, pour la deuxième journée consécutive.

Face à ce drame quotidien, des tentatives diplomatiques sont menées autour du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis. Les trois pays tentent actuellement une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve incluant la libération d’otages et de prisonniers.