Le Hamas donnera lundi sa réponse à une contre-proposition de trêve d’Israël à Gaza
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Les efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages s'intensifient. Israël poursuit ses frappes sur le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. Un haut responsable du Hamas a annoncé qu'une délégation du mouvement donnera lundi au Caire sa réponse à une proposition de trêve israélienne associée à la libération des otages. Le Figaro fait le point ce dimanche 28 avril.
Une délégation du Hamas répondra lundi en Égypte aux propositions d'Israël sur la trêve
Une délégation du Hamas arrivera lundi en Égypte pour remettre sa réponse à la récente contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats dans la bande de Gaza et de la libération d'otages.
La délégation sera emmenée par Khalil al-Hayya, le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza et rencontrera le directeur et des responsables du service de renseignement égyptien, a précisé un haut responsable sous couvert de l'anonymat. Le Hamas avait indiqué avoir reçu samedi la contre-proposition israélienne.
L’armée israélienne a indiqué avoir frappé «des dizaines de cibles terroristes» dans le centre de Gaza
Pendant ce temps, la guerre ne connaît aucun répit dans le petit territoire assiégé où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé «des dizaines de cibles terroristes» dans le centre de Gaza.
Elle affirme préparer par ailleurs une offensive terrestre à Rafah où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l'armée.
Mahmoud Abba a appelé les États-Unis à empêcher une invasion terrestre à Rafah
Depuis l'Arabie saoudite, où se tient à partir de dimanche une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé les États-Unis à empêcher une invasion terrestre à Rafah. Si elle devait avoir lieu, cette opération serait le «plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien», a-t-il déclaré.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est également attendu en Arabie saoudite, où il discutera notamment «des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages», selon le département d'État.
À Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, discutera dimanche de son côté avec des responsables libanais, des moyens d'éviter une extension du conflit. Depuis le début de la guerre, les échanges de tirs à la frontière nord d'Israël sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah .
Ces tractations diplomatiques se font, en attendant la réponse du Hamas à la contre-proposition israélienne. Les détails de cette proposition n'ont pas filtré mais selon le site Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de «l'établissement d'un calme durable» à Gaza.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv pour exiger la libération des otages
Pendant ce temps, la pression interne sur le gouvernement de Benjamin Nétanyahou ne cesse de s'accentuer. Samedi soir, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.
Ce jour-là, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur Israël entraînant la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas dimanche.
«Un accord, maintenant!» ont scandé samedi soir les manifestants, tout en appelant le gouvernement Nétanyahou à démissionner. Peu avant, le Hamas avait diffusé une vidéo montrant deux otages, Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. C'est la deuxième vidéo diffusée en quelques jours par le Hamas. Lors du rassemblement à Tel-Aviv, le père de M. Miran a exhorté le Hamas à «faire preuve d'humanité», lui demandant également de «prendre une décision maintenant».
Frappes et tirs d'artillerie sur des cibles du Hamas
Sur le terrain, pas d'accalmie. Tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l'armée dimanche.
Selon un correspondant de l'AFP, l'armée israélienne a effectué des frappes aériennes et des tirs d'artillerie dans plusieurs zones de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès et Rafah, deux villes du sud du territoire, ainsi qu'à Gaza-Ville (nord). Au total, 66 Palestiniens sont morts en 24 heures, selon le Hamas.
«Nous sommes fatigués après sept mois de déplacement et de lutte dans les camps. Nous avons donc insisté pour rentrer et rester dans une tente sur les décombres de notre maison», à Khan Younès, a dit à l'AFPTV Abdelqader Mohammed Qwaider.
Outre les destructions et le bilan humain lourd, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.
Construction d'une jetée à Gaza: un navire britannique en soutien
Un navire britannique qui doit héberger des centaines de militaires américains impliqués dans la construction d'une jetée artificielle à Gaza pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire a appareillé depuis Chypre, a-t-on appris samedi de source militaire.
La construction de cette infrastructure a commencé jeudi et elle devrait être opérationnelle «à partir de début mai», selon le Pentagone. La capacité opérationnelle sera au début de 90 camions d'aide par jour, puis de 150 par jour, selon les États-Unis. L'aide arrivera dans un premier temps à Chypre, où elle fera l'objet de vérifications, puis sera préparée en vue de son acheminement à Gaza.
Le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a souligné dans un communiqué le rôle «central» de l'équipage du navire de soutien RFA Cardigan Bay dans la contribution du Royaume-Uni dans l'augmentation de l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza.