Boualem Sansal incarcéré en Algérie : "Même un terroriste chez nous a plus de droits que Boualem Sansal n'en a en Algérie", dénonce son avocat

"Même un terroriste chez nous a beaucoup plus de droits que Boualem Sansal n'en a en Algérie aujourd'hui", a dénoncé mercredi 12 mars sur franceinfo François Zimeray, avocat français de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'État.

"Le droit de pouvoir voir sa famille au parloir, le droit de pouvoir s'entretenir quand il veut avec l'avocat de son choix, le droit d'être détenu dans des conditions convenables, d'être soigné. Il est privé de ces droits-là", selon Me François Zimeray.

L'avocat a annoncé mardi 11 mars saisir l'ONU pour dénoncer une "détention arbitraire". "J'espère que cela constituera une pression sur les autorités algériennes", a-t-il dit mercredi sur franceinfo. "Jusqu'à présent, rien n'a marché, ni l'action diplomatique, ni les efforts de modération, ni le désir de la part de la défense de Boualem Sansal de s'inscrire dans le cadre du respect des institutions judiciaires algériennes. Rien n'a fonctionné".

"Je n'ai pas de signe récent"

"C'est une défense qui est interdite par les autorités algériennes", a poursuivi Me Zimeray. "Je n'ai toujours pas de visa, ni même de réponse à ma demande de visa, je suis dans l'impossibilité de lui rendre visite, de répondre à ses questions, de consulter le dossier".

"Je n'ai pas de signe récent" concernant son état de santé, a ajouté l'avocat, "car il est depuis quinze jours au secret" et que "les personnes qui nous informaient ne sont plus en situation de le faire". "À travers Boualem Sansal, c'est la France qui est attaquée par les autorités algériennes, c'est la haine de la France qui s'exprime", a-t-il terminé.

Boualem Sansal est devenu un sujet de tension entre la France et l'Algérie, dont les relations se sont fortement dégradées avec la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune affirmait en février que la justice suivait son cours normal.