REPORTAGE. Guerre dans la bande de Gaza : entre espoir et défiance, la réaction des Gazaouis après la réponse du Hamas au plan de paix de Donald Trump

La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre à Gaza, vendredi 3 octobre vers 23h, quand le Hamas s'est dit prêt à libérer les otages dans le cadre du plan de paix de Donald Trump. L'annonce a ouvert la porte à une résolution négociée de la guerre. Elle suscite de l'espoir, mais aussi de la défiance dans les camps de réfugiés gazaouis.

"Les gens ont beaucoup réagi, notamment au moment où les chaînes satellitaires ont rapporté que le Hamas avait accepté la proposition", témoigne Inès. "Nous étions heureux, nous avons applaudi, sifflé, crié. Si Dieu le veut, la guerre va se terminer, nous avons de l’espoir", déclare cette réfugiée qui vit sous une tente dans le quartier d'Al-Sabra, à l’ouest de Gaza.

Cette nouvelle étape vers une paix dans la bande de Gaza suscite cependant la méfiance chez de nombreux Gazaouis rencontrés par franceinfo. En deux ans de guerre, deux trêves (novembre 2023 et janvier 2025) ont abouti à la reprise des hostilités.

"La réponse finale du Hamas doit cocher un certain nombre de cases, relativise Shaher au micro de franceinfo. Nous devons savoir où exactement les Israéliens vont se retirer, ce qui sera reconstruit et de quelle aide nous pourrons bénéficier, sinon ça recommencera comme après le dernier cessez-le-feu", estime celui qui a quitté de force la ville de Gaza il y a deux semaines pour se réfugier sous une tente au centre de l’enclave palestinienne. 

"C’est peut-être encore une fois un piège et nous allons encore en payer le prix. On ne peut pas faire confiance aux Israéliens."

Shaher, Gazaoui

à franceinfo

Afin de finaliser les discussions sur la remise en liberté des captifs à Gaza, la Maison Blanche a annoncé que l'émissaire du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et son gendre, Jared Kushner, se rendent en Égypte. Les négociations doivent débuter dimanche 5 octobre. En parallèle, Le Caire va organiser une conférence de "dialogue interpalestinien" réunissant les différentes factions palestiniennes afin de décider de l'avenir de la bande de Gaza, selon un haut responsable du Hamas.