Michel Barnier à Matignon ? Alors que le nom du Républicain, ex-commissaire européen, fait partie des hypothèses évoquées au poste de premier ministre, le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a, avec des mots d’une rare violence, balayé le sujet.

«On censurerait toute personne qui ruinerait davantage la France. Donc ça fait beaucoup de monde, et surtout quand on fait du Jurassic Park en permanence en allant rechercher des fossiles à qui on essaye de redonner vie. Donc monsieur Barnier est non seulement fossile, mais fossilisé de la vie politique. Tout ce qu’il a pu faire est un échec, même au niveau européen», a-t-il fustigé au micro de France Inter, ce jeudi 5 septembre. 

Pouvoir de nuisance 

Avant d’ajouter, dans une rhétorique semblable aux coups sous la ceinture qu’assène Donal Trump à ses opposants : «Je le connais bien (...) Il pense tout et le contraire de tout et surtout rien du tout. Michel Barnier est bien connu dans tout Paris comme étant un des hommes politiques les plus stupides de la cinquième République, ne comprenant rien en dehors d'une fiche.»

Ces diatribes porteront sûrement jusqu’à l’Élysée. Le pouvoir de nuisance du Rassemblement national est effectivement important, puisque le parti compte 126 députés et est allié avec seize élus emmenés par Éric Ciotti. Ces derniers pourraient donc permettre à d’autres groupes politiques de censurer un gouvernement. 

Pas de veto immédiat

De son côté, le député et porte-parole du RN Laurent Jacobelli, même s’il s'étonne «qu'on ressorte de la naphtaline tout un tas de noms qui ont participé à amener la France dans le mur», rappelle que l'ex-négociateur du Brexit «ne s'est pas exprimé».

«Je ne lis pas dans l'esprit de Michel Barnier», a-t-il indiqué, laissant entendre que, dans l'attente d'un discours de politique générale, le RN ne mettait pour le moment pas de veto immédiat contre Michel Barnier, a contrario d'un gouvernement Bertrand.