Six nations 2025 : "Il fallait qu'on s'envoie à 200% pour lui"... Antoine Dupont blessé et meurtri, le XV de France s'est déchaîné pour lui offrir la victoire
À voir les mines fermées et les sourires contenus, on n'imaginait pas forcément que le XV de France venait de signer une prestation retentissante sur la pelouse de la deuxième nation mondiale. Après le coup de sifflet final venu sceller la large victoire tricolore en terres irlandaises (42-27), samedi 8 mars, la joie du résultat et de la manière s'est tout de suite mêlée à la tristesse d'avoir perdu Antoine Dupont. Touché au genou sur un mauvais contact, le capitaine des Bleus a quitté la pelouse de l'Aviva Stadium juste avant la demi-heure de jeu, en boitant, incapable de marcher seul et soutenu par deux membres du staff.
Un fait de jeu qui a bouleversé les plans du XV de France, qui ne s'attendait pas à devoir se passer de son meilleur joueur pendant plus d'une mi-temps. Il a dû se réorganiser, avec l'entrée en jeu de Maxime Lucu en sortie d'un banc désormais dénué de trois quarts de métier.
Mais plus que de provoquer la panique, cette blessure a suscité un électrochoc et une osmose pour un groupe bien décidé à aller chercher la victoire pour son capitaine. "On s'est dit que c'était pour Antoine. Il nous a fait gagner plusieurs matchs, il ne fallait pas qu'on se 'chie' ce match-là comme on a pu le faire en Angleterre, et qu'on s'envoie à 200% pour lui", a affirmé Peato Mauvaka en zone mixte, où tous les joueurs ont rendu hommage à leur capitaine.
"Quand je vois un de mes meilleurs potes comme ça dans le vestiaire, ça prend aux tripes"
La remobilisation a commencé dès la mi-temps, où les joueurs ont été témoins de la tristesse et de la souffrance du Toulousain. "On le voyait en pleurs dans les vestiaires", a notamment confié Maxime Lucu, son remplaçant du jour, au micro de France 2 après la rencontre. "Quand je rentre et que je vois un de mes meilleurs potes comme ça dans le vestiaire, ça prend aux tripes. Même là, c’est encore compliqué d’en parler là", a confié un Grégory Alldritt au bord des larmes en conférence de presse. "Ça a aussi donné un petit peu d’essence pour la deuxième mi-temps", a poursuivi celui qui a récupéré la fonction de capitaine sur le terrain.
Un sentiment confirmé par Fabien Galthié à l'issue de la rencontre. "On a eu très mal pour lui sur ce nettoyage. Il souffre et on souffre avec lui. Mais dès la mi-temps, on sentait qu'il y avait des bonnes vibrations", a indiqué le sélectionneur au micro de France 2.
Après avoir été "glacés" quelques minutes par la blessure, selon les mots d'Anthony Jelonch, les Bleus se sont donc nourris de ce fait de jeu et de la colère qu'il a provoquée pour aller plier le match. "On s'est tous dit, pour Antoine, vu l'état dans lequel il était dans le vestiaire, il fallait le faire. Ce soir, on a tout donné pour Antoine, cette victoire est pour lui", a assuré le troisième ligne du Stade Toulousain en zone mixte.
Un sentiment partagé par François Cros, au micro de France 2 : "Ce n'est jamais simple de voir un coéquipier sortir, d'autant plus Antoine [...] C'est important pour nous aussi de le faire pour lui aussi, qu'il n'ait pas laissé la santé pour rien sur le terrain." Interviewé sur la pelouse après avoir reçu son titre de joueur du match, Louis Bielle-Biarrey a lui rapidement eu un mot pour celui qui est "un joueur très important pour le groupe". Un joueur qui leur a apporté un supplément d'âme pour écrire l'histoire, même sans être présent sur la pelouse.