« Une radio en kit et sans âme, imaginée loin de nos territoires » : les salariés d’Ici, ex-France Bleu, dénoncent les ratés de la « BBC à la française »

Dès l’annonce du projet courant 2024, les salariés des antennes régionales craignaient le pire. Et le 6 janvier dernier, le réseau des antennes France Bleu est devenu Ici. 36 des 44 stations ont envoyé des lettres ouvertes à la directrice du réseau Ici, Céline Pigalle, et à son adjoint Yann Chouquet. Portée par Ici Roussillon, qui a posté la première missive, l’initiative a fait boule de neige et en l’espace de deux semaines, le mouvement local s’est généralisé.

Les salariés y expriment leurs doutes et leur défiance quant à la stratégie proposée par la direction parisienne du réseau. Ils décrivent la perte d’autonomie des stations locales, un comble pour un projet qui revendique plus de proximité, les contenus fabriqués depuis Paris en décalage avec le terroir local, le robinet à musique imposé les après-midi ou encore les productions de vidéos à fournir pour les réseaux sociaux. Les courriers dénoncent la fatigue des salariés, des changements incessants des grilles des programmes, des cibles, des slogans, avec bien entendu des moyens sans cesse diminués.

Dégringolade des audiences

Les quelque 745 signataires s’inquiètent du devenir des antennes à la rentrée de septembre, transformées en « une radio en kit et sans âme, imaginée loin de nos territoires et s’appuyant sur des procédures infantilisantes et standardisées ». Mardi dernier, lors du CSE, selon un élu CGT, la direction a pratiqué une « câlinothérapie », arguant que les salariés n’avaient pas bien compris les transformations proposées. Cela n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Si la direction avait un doute sur le malaise des salariés et la viabilité du projet, les chiffres sont implacables : les audiences du premier trimestre 2025 ont montré une dégringolade pour cette nouvelle formule initiée en septembre. En un an, Ici a perdu 422 000 auditeurs.

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