Vanessa Springora publiera en janvier son deuxième livre, intitulé Patronyme, également d'inspiration autobiographique, cinq ans après Le Consentement , ont annoncé mardi les éditions Grasset. Ce nouveau récit, à paraître le 2 janvier, raconte une enquête sur l'homme dont elle porte le nom d'emprunt, son grand-père paternel tchèque, et interroge les relations avec son père. L’ouvrage est né de la découverte, à l'occasion de ce décès, de deux photos de ce grand-père vêtu d'un uniforme nazi. A-t-il été enrôlé de force comme le raconte la légende familiale ? Ou s'est-il engagé ? Et quelle est sa véritable identité ?
« C'est le début d'une traque obsessionnelle pour comprendre qui était ce grand-père dont elle porte le nom d'emprunt, quelle était sa véritable identité, et de quelle manière il a pu, ou non, “consentir”, voire collaborer activement, à la barbarie », a expliqué Grasset dans sa présentation de l'ouvrage envoyée à la presse.
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Le Consentement, véritable succès
Vanessa Springora, 52 ans, a mené une carrière d'éditrice chez Julliard, maison qu'elle a dirigée de 2019 à 2021, et pour laquelle elle est restée conseillère. Son livre Le Consentement a été l'un des événements éditoriaux de ces dernières années, en exposant la relation de l'autrice, quand elle avait 14 ans au milieu des années 1980, avec l'écrivain Gabriel Matzneff, qui en avait près de 50. Dans ce récit, le père de l'autrice, séparé de sa mère, était décrit comme largement absent. Patrick Springora est mort six jours après la sortie de ce récit, sans avoir vu sa fille dans les dix dernières années de sa vie.
Vendu à plus de 300 000 exemplaires depuis fin 2019, Le Consentement a été adapté au cinéma en fin d’année 2023. Le film a connu un succès inattendu auprès du public, notamment grâce aux réactions des nombreux jeunes spectateurs sur les réseaux sociaux comme TikTok ou Instagram. Les scènes d’intimités et le message choquant, celui de l’emprise d’un homme sur une fille de 14 ans, ont particulièrement interpellé cette génération, au point d’écouler 300 000 entrées en seulement trois semaines de projection.