Bourse de Paris : le CAC 40 recule après une salve de résultats, Société générale décolle
La tendance du marché
Ce jeudi, les investisseurs ont été obligés d’éplucher de nombreux résultats après cette profusion de publications semestrielles. Des annonces de chaque coin du monde qui ont créé de grandes différences entre les gagnants et les perdants du jour. Dans ce contexte, le CAC 40 a ouvert dans le vert, comme la plupart de ses consœurs européennes.
Porté par les résultats de Société générale, l’indice français a même dépassé les 7 900 points, mais l’enthousiasme est vite retombé. Dans la matinée, les marchés financiers ont eu le temps d’ingurgiter les bons résultats comme les mauvais. Ces derniers ont fini par plomber la Bourse de Paris. Le CAC 40 a progressivement glissé avant de basculer dans le rouge.
Passer la publicitéLe passage en territoire négatif n’a pas arrêté cette lente descente, qui s’est poursuivie jusqu’à la fin de la séance. Une situation qui contraste avec Wall Street. Les indices américains volent encore de record en record grâce aux bonnes performances de Meta et Microsoft. Ce dernier est d’ailleurs la deuxième entreprise mondiale, derrière Nvidia, a dépassé les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Du côté des indices en France et dans le monde
CAC 40 | - 1,14% | 7 771,97 points |
SBF 120 | - 1,10% | 5 900,17 points |
DAX | - 0,81% | 24 085,12 points |
FTSE 100 | - 0,08% | 9 132,04 points |
Nikkei | + 1,02% | 41 069,82 points |
Dow Jones* | - 0,12% | 44 408,10 points |
Nasdaq* | + 0,77% | 21 292,72 points |
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes |
Le fait du jour
Cette séance était très certainement l’une des plus chargées de l’année avec plus d’une trentaine de publications de sociétés, rien que sur la place parisienne. Certaines sociétés ont tiré profit de ce bilan de milieu d’année tandis que d’autres ont été sanctionnés en Bourse. À l’exception de Société générale et Accor que nous développons plus bas dans l’article, voici un petit retour des publications à retenir ce jeudi.
Legrand fait partie des grands gagnants du jour (+ 1,80%) après avoir annoncé le relèvement de ses objectifs 2025. Le fabricant de matériels et d’équipements électriques prévoit désormais une croissance comprise entre 10% et 12%, contre 6% à 10% auparavant. Même constat pour Safran (+ 3,10%) puisque le motoriste a décidé d’ajuster ses prévisions pour 2025. Le groupe français s’attend désormais à une hausse de son chiffre d’affaires comprise entre 10% et 12%, un résultat opérationnel courant ajusté de 5 à 5,1 milliards d’euros et un cash-flow libre de 3,4 à 3,6 milliards d’euros.
Dans les progressions du jour, ils sont quelques-uns a dépassé des hausses à deux chiffres à l’image de Mersen (+ 11,06%) et Emeis (+ 15,01%). L’exploitant de maisons de retraite poursuit son redressement avec un chiffre d’affaires et des indicateurs opérationnels dans le vert.
Passer la publicitéDe son côté, Schneider Electric (- 4,58%) affiche un chiffre d’affaires en hausse de 8% au premier semestre, mais le recul de sa marge brute a été pointé du doigt par les investisseurs. Pour Bouygues (- 7,26%), son bénéfice net a reculé de 7% et son chiffre d’affaires est en dessous des attentes des analystes (26,9 milliards d’euros contre 27,04 milliards d’euros anticipés).
ArcelorMittal (- 2,58%) souffre à cause de ses prévisions de ventes. La sidérurgiste a annoncé l’abaissement de ses objectifs de croissance de la consommation apparente d’acier hors de Chine de 1,5% à 2,5%, contre 2,5% à 3,5% précédemment. De leurs côtés, Sanofi (- 7,81%) et FDJ United (- 8,24%) chutent également après des résultats en demi-teinte. En revanche, d’autres valeurs ont été davantage épargnées à l’image de Renault (- 1,48%), Airbus (- 1,58%) et Vinci (- 2,64%).
Les valeurs en vue
Le Top
Société générale est en tête du CAC 40 lors de cette séance avec une hausse de 6,88%, à 55,96 euros. La banque française a été particulièrement saluée par les investisseurs. Depuis quelques jours, un relèvement des objectifs et un rachat d’actions planaient dans les attentes des analystes, qui n’ont pas été déçus.
«Nous publions à nouveau ce trimestre de très bons résultats avec une performance commerciale et financière solide dans tous nos métiers. Croissance des revenus, réduction des coûts, amélioration du coefficient d’exploitation et de la rentabilité : nous sommes en avance sur toutes nos cibles annuelles au premier semestre et ainsi en mesure de les revoir à la hausse pour l’année 2025», a déclaré Slawomir Krupa, directeur général, dans un communiqué.
Passer la publicitéEn effet, la troisième banque française a annoncé de nouvelles anticipations pour l’exercice 2025 avec un coefficient d’exploitation inférieur à 65%, contre moins de 66% auparavant, et une rentabilité sur actif net tangible d’environ 9%, contre plus de 8% précédemment. Société générale a profité de ses bons résultats pour annoncer le lancement d’un rachat d’actions d’un milliard d’euros dès le 4 août prochain. La société va également introduire un acompte sur dividende de 0,61 euro par action au titre du premier semestre 2025.
Le Flop
Accor a connu un accueil bien moins avenant que lors de ses résultats trimestriels. Le groupe hôtelier est la lanterne rouge du CAC 40 avec une baisse de 9,60%, à 44,66 euros. La société est sanctionnée en Bourse par les investisseurs pour deux facteurs principaux. Si Accor enregistre un chiffre d’affaires en hausse de 5,1% au premier semestre, ses revenus atteignent 2,75 milliards d’euros, soit moins que 2,82 milliards d’euros attendus par le consensus.
Cet indicateur inférieur aux attentes s’explique notamment par les effets du taux de change qui pénalise le groupe : «Les effets de change ont un impact négatif de 69 millions d’euros, liés essentiellement au real brésilien (-13%), au dollar australien (-4%) et au dollar canadien (-4%)», est-il annoncé dans le communiqué.
Le sixième groupe hôtelier mondial voit également son revenu par chambre disponible (RevPar) progresser de 4,1%, à 78 euros, mais les analystes tablaient sur des chiffres plus élevés. Si la division «Luxe & Lifestyle» maintient son rythme de croisière (+ 5,6%), des turbulences sur les marchés européens et chinois sont attendues pour le prochain semestre.
La citation du jour
« Afin d’atteindre ses objectifs, le Comité a décidé de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux entre 4,25 % et 4,5 %. […] Pour évaluer l’orientation appropriée de la politique monétaire, le Comité continuera de suivre l’impact des informations reçues sur les perspectives économiques. Il sera prêt à ajuster l’orientation de la politique monétaire si des risques susceptibles d’entraver la réalisation de ses objectifs apparaissent. »
Dans un communiqué, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé hier le maintien de ses taux d’intérêt. Si deux gouverneurs ont voté contre cette décision, une première depuis 1993, les marchés financiers sont moins optimistes sur une baisse des taux en septembre. «Jerome Powell n’a donné aucun signal clair quant à une éventuelle baisse en septembre, décevant les investisseurs qui espéraient des indications plus accommodantes», assure dans une note John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank. D’après l’outil CME FedWatch, la probabilité que les taux restent une nouvelle fois inchangés à la prochaine réunion est passée à plus de 60%. Donald Trump s’est emporté en qualifiant Jerome Powell, patron de la Fed, de «trop stupide et trop politique pour faire ce boulot».
L’agenda du vendredi 1er août
Après une avalanche de résultats des sociétés ces derniers jours, le rythme ralentit pour terminer la semaine. Seuls Atos, Axa, Engie, Bonduelle et Orano sont attendus au programme du côté de la place boursière parisienne. À Tokyo, il faudra surveiller les publications de Nintendo et Nippon Steel. Outre-Atlantique, les investisseurs suivront les résultats de Chevron, ExxonMobil ou encore Kimberley-Clark.
Au-delà des sociétés, l’actualité s’annonce chargée aux États-Unis avec des indicateurs pour le mois de juillet : la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, l’indice d’activité manufacturière ISM ou encore le taux de chômage. La date du 1er août signifie également que les surtaxes douanières entreront en vigueur pour tous les partenaires commerciaux de la première puissance économique mondiale.