À Avignon, Noé Soulier, la danse comme une mathématique
Invité pour la première fois de sa carrière au Festival d’Avignon, le chorégraphe mêle idées conceptuelles et recherche sur le mouvement avec Close Up.
L’écriture du mouvement concentre les efforts de Noé Soulier, 37 ans, chorégraphe formé à Parts, l’école d’Anne Teresa de Keersmaeker. Lunettes vissées sur le nez, pieds nus dans le grand studio du CNDC d’Angers, il mettait, début juillet, la dernière main à Close Up, création qu’il présente au Festival d’Avignon.
Côté jardin, un quintet de musiciens autour d’un clavecin. Au fond, une sorte de cage métallique, large et blanche comme un ascenseur, avec une caméra fixe. Les danseurs qui s’y glissent retrouvent leur image projetée sur un immense écran situé au-dessus. La caméra saisit leur buste en gros plan. Elle est posée sur un pied, possède une seule focale. Le cadre de la cage donne aux danseurs l’indication des limites et du milieu. Comme s’ils composaient à l’intérieur d’eux-mêmes ce qu’ils vont donner à filmer.
Entrelacs complexes
«Le buste, c’est le lieu de l’affectivité et de l’expressivité du corps. Regardez les torses de la statuaire antique comme ils parlent même sans tête et sans membres, dit Noé…